Pièce obligatoire dans la constitution des dossiers en vue des prochaines élections législatives du dimanche 28 avril, le quitus fiscal exigé, révèle au grand jour que les citoyens, qui prétendent à des postes électifs au Bénin n'étaient pas les plus enthousiastes à payer leurs impôts. Au regard des ressources qui sont en train d'être engrangées par les services des impôts suites aux déclarations déjà faites par les potentiels candidats, on comprend que les artisans de l'introduction de cette exigence dans les dossiers de candidature ont rendu un grand service à la Nation en favorisant ainsi le renflouement de la caisse du contribuable.

La réalité du quitus fiscal dans les dossiers de candidature fait courir du monde. Potentiels candidats, anciens députés en quête de réélection autant de la mouvance acquise au président Patrice Talon que de l'opposition parlementaire, tous, se sont mis à la quête du précieux sésame qu'est le quitus fiscal. La question du financement des élections a, en effet été toujours un problème au Bénin depuis quelques années. Et c'est l'actuel président qui semble trouver la parade. Les candidats aux élections qui envisagent vivre quelques années aux frais de la reine se doivent de montrer pattes blanches. Les salaires politiques et les avantages accordés en effet à ces élus, proviennent pour la plupart du temps, des impôts et taxes payés par les contribuables. L'économie du pays étant essentiellement basée sur la fiscalité. Ils ne doivent donc pas échapper à la rigueur imposée par le gouvernement dans le recouvrement des impôts. La polémique que tentent d'alimenter une partie de l'opposition sur l'exigence du quitus fiscal peine à prendre et les potentiels candidats aux prochaines élections législatives se bousculent aux portes des structures des impôts et sur la plateforme dédiée à cet effet sur internet. N'en déplaise à certains mauvais payeurs qui pensent toujours se sucrer sur le dos de l'Etat sans jamais payer leurs impôts. Les bruits des sirènes n'émeuvent donc point le gouvernement et tous se voient obliger de déclarer leurs biens et de payer les taxes et impôts selon les assiettes d'impositions prévues par les textes au Bénin. L'exigence du quitus fiscal, loin d'être une forme de ségrégation ou d'apartheid électoral comme le prétendent certains potentiels candidats de l'opposition se révèle être plutôt une mesure de justice sociale. Au nom de quoi, les populations électeurs doivent-elles toujours payer leurs impôts pendant que les élus peuvent allègrement en jouir sans eux-mêmes payer les leurs ? Le bruit que suscite cette question de quitus fiscal dans la république et les déclarations de certains leaders politiques de l'opposition constituent la preuve que les leaders politiques du Bénin ne payaient pas leurs impôts avant l'avènement du nouveau code électoral. Même si c'est à contre volonté que certains candidats se soumettent aujourd'hui à cette exigence, il est une vérité que l'argent payer permettra de renflouer les caisses de l'Etat pour lui permettre de se mettre à l'oeuvre pour le règlement des problèmes sociaux des populations. Pour la première fois donc de l'histoire électorale du Bénin, le peuple s'apprête à voter pour des candidats qui n'auront pas des ardoises au niveau des services des impôts. Les élus à la 8ème législature seront de bons contributeurs à la caisse de l'Etat et auront donc plus à coeur la gestion faite de ces ressources par le gouvernement et ses démembrements.

Edith GAGLOZOUN