Force reste à la loi (Patrice Talon intransigeant sur l'application des textes de la République)
Vue polaire lors de la rencontre
Face au Président de la République ce lundi 26 février, les acteurs politiques de l'opposition sont allés plaider pour un assouplissement de l'application des nouvelles dispositions de la charte des partis politiques et du code électoral. Mais le Président Patrice Talon leur a opposé son indisponibilité à prendre part à toute compromission tendant à mettre en berne les lois de la République, quelles que soient les insuffisances de ces dernières.
Les choses changent désormais au Bénin en ce qui concerne le respect des textes. Habitués depuis des décennies à des arrangements de couloirs pour favoriser l'aristocratie qu'ils constituaient, les hommes politiques béninois ne semblent pas entrer dans la nouvelle dynamique imposée par l'actuel Président. Pour peu qu'ils aient en effet des difficultés à satisfaire aux exigences de la nouvelle charte des partis politiques et du nouveau Code électoral, les responsables politiques de l'opposition ont lancé une guérilla contre les textes votés en appelant purement et simplement à leur mis en berne dans le processus électoral en cours afin de favoriser la candidature du plus grand nombre. S'étant mis tard dans la danse en ce qui concerne la mise en conformité de leur parti politique, les partis d'opposition s'étaient retrouvés dos au mur en raison des insuffisances notoires décelés dans leurs dossiers respectifs. Dès lors, la voie la plus facile du compromis politique visant à mettre sous le boisseau les textes votés était la plus facile à emprunter par eux. Mais face à cette demande des représentants de l'opposition, le Chef de l'Etat est resté ferme et droit dans ses bottes.
En effet, la Constitution du 11 décembre 1990 fait du Président de la République du Bénin, le garant du respect des lois, des traités. En ce sens, il se doit de veiller à l'application strict et sans faille des dispositions contenues dans la nouvelle charte des partis politique et dans le nouveau Code électoral. C'est pourquoi face aux partis de l'opposition qui contestaient la légalité du certificat de mise en conformité des partis politiques et de la délivrance du quitus fiscal, il a déclaré que : « ce serait un péché parce que nous aurions montré que ce que nous exigeons de nos compatriotes, nous ne le faisons pas pour ceux qui dirigent ». Le certificat de mise en conformité reste et demeure une pièce essentielle du dossier de candidature et ne constitue aucunement une quelconque invention de la Cour constitutionnelle.
Pour certains analystes politiques, la situation actuelle caractérisée par l'incapacité de ces partis de l'opposition à satisfaire aux exigences de la nouvelle donne politique et qui de fait, les empêche de prendre part à la compétition électorale a été engendrée par ces partis eux-mêmes. Pour Me Jacques Migan, les partis politiques de l'opposition ont manqué de se lever tôt d'une part et de tactique d'autre part, dans le processus de régularisation de leurs partis politiques par rapport aux nouveaux textes. D'après lui, ces partis auraient dû organiser leur congrès constitutif et non des congrès de mise en conformité, car le congrès constitutif les amènerait à dissoudre leur parti originel pour en créer de tous nouveaux.
Ainsi, incapables de se conformer aux nouveaux textes, certains partis politiques de l'opposition tels les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ou encore le parti Restaurer l'Espoir (RE) n'ont pas pu constituer leurs dossiers respectifs de candidature. Les partis, Union social libéral (Usl) de Sébastien Ajavon et UDBN de l'Honorable Claudine Prudencio ont déposé avec l'espoir d'être acceptés. Mais quel que soit l'issu, il est certain que Patrice Talon ne fléchira pas sur sa position en ce qui concerne le respect des textes.
Edith GAGLOZOUN