Dans le cadre de la mise en oeuvre du Projet « Plaidoyer et communication pour un accès plus accru des adolescents et des jeunes aux services complets de santé sexuelle et de la reproduction, l'Association béninoise pour la promotion de la famille (Abpf) a organisé en collaboration avec ses partenaires un "Café presse" au profit des professionnels des médias sur la stigmatisation de l'avortement. Cette formation a eu pour cadre le Palais de la gratitude à Abomey-Calavi.

« Stigmatisation liée à l'avortement : mythe ou réalité. Tel est le thème de ce café média entre les journalistes et les responsables de l'Abpf, Ippf et PackardIppra. A en croire le Dr Yves Sossou Mensah de l'Abpf, ce projet vise à offrir des informations nécessaires en direction des jeunes et adolescents en vue de faire de choix judicieux surtout en matière de santé de reproduction. Présentant sa communication sur le thème : « Stigmatisation liée à l'avortement : mythe ou réalité », Dr Serge Kitihoun a laissé entendre que la stigmatisation de l'avortement est une attitude négative attribuée aux femmes/filles qui cherchent les services d'avortement (ou les services liés à l'avortement) liée au non-respect des normes sociales. Il a ensuite précisé que les éléments de la stigmatisation sont : marquer, discriminer, stéréotyper et séparer. Par ailleurs, il a fait observer que ce fait a de lourdes conséquences sur la personne humaine, notamment la jeune fille. Entres autres conséquences, Dr Serge Kitihoun a énuméré la violation des droits des femmes et des filles ; la morbidité et la mortalité maternelle : les violences envers les prestataires et les bénéficiaires des services. A tout cela s'ajoutent le faible accès aux services de santé et l'abandon des études/apprentissage et le sous-estime de soi. A cette occasion, les professionnels des médias ont mené des débats avec les responsables de l'Abpf autour de la problématique. Si d'autres sont pour l'avortement, d'autres sont systématiquement contre. Mais la question de punition de cet acte reste en suspense. Il faut signaler que cette rencontre entre en ligne droite du plaidoyer et communication de l'Abpf pour un accès plus accru des adolescents et des jeunes aux services complets de la santé sexuelle et de la reproduction. A cet effet, les leaders communautaires, leaders religieux, têtes couronnées et guérisseurs ont recommandé l'orientation des filles et femmes vers les services sécurisés d'avortement lorsque le besoin se fait sentir ; la réduction du taux de grossesses précoces des adolescents et des jeunes ; le respect de la dignité des adolescents et des jeunes ainsi que leurs droits en santé sexuelle et reproductive ; l'accès des services de contraception aux jeunes et la dotation des centres de santé publics en produits pour l'offre des services de planification familiale.

Wendy J. KEDOTE