Sous l'égide de Georges Guédou, ancien ministre de la défense du président Nicéphore Soglo, des sages et notables du Bénin, ont rendu public une déclaration dans laquelle, ils appellent les acteurs politiques et toute la population béninoise à la culture de la paix au patriotisme en ces moments de tensions politiques autour de l'organisation des élections législatives prévues pour le 28 avril 2019. C'était ce jeudi 18 avril au Chant d'Oiseau de Cotonou.

« Sauvons le Bénin d'abord. Nous invitons tous les acteurs à ne regarder que dans une seule direction, celle de la préservation des acquis fondamentaux de notre grande et imitable conférence des forces vives de la Nation». A déclaré hier, l'ancien ministre Georges Guédou. Face à la montée de la tension ambiante dans le pays autour des élections législatives, les sages et notables ne comptent pas rester les bras croisés pour voir le pire subvenir. L'essentiel pour eux reste et demeure le Bénin qu'il faut sauver à tout prix en de pareilles circonstances. Entre l'opposition qui fait feu de tout bois pour que les élections actuelles n'aient pas lieu sans elle et, la détermination de l'exécutif et de la commission électorale nationale autonome à poursuivre le processus, la tension monte. Les sages et notables par leur déclaration comptent apporter leur contribution à l'apaisement de la situation afin que les élections du dimanche 28 avril 2019 aient lieu dans de meilleures conditions. Pour les sages et notables, le scénario catastrophique n'arrangera personne. Georges Guédou fait savoir : « Comme le dit une chanson zaïroise devenue congolaise, en l'absence de consensus lorsque ça éclate de toutes parts tout est cadavéré, il n'y a plus de mouvance, il n'y a plus d'opposition, il n'y a plus d'Assemblée nationale, il n'y a plus, il n'y a plus rien. Il y a seulement le chaos et le chaos n'est souhaitable nulle part ». Pour eux donc, la Constitution du Bénin à laquelle tout le monde est attaché et qui a fait ses preuves, bien qu'étant fonctionnelle et efficace, comporte aussi pas mal d'imperfections qui ont failli conduire la République du Bénin à des catastrophes. Il cite en exemple, l'invalidation de 400.000 voix à un candidat à la présidentielle de 1991, le match amical entre Mathieu Kérékou et Bruno Amoussou pour le deuxième tour de la présidentielle de 2001, le K.O retentissent de Boni Yayi en 2011. Il cite aussi les problèmes actuels générés par l'application stricte du nouveau code électoral et de la nouvelle charte des partis politiques en République du Bénin. « …il y a des situations que notre Constitution n'a pas prévue, il faut faire la relecture de ce texte vieux de 30 ans.. ». a-t-il fait savoir. Les sages et notables du Bénin à travers la déclaration lue par Dah Guédou précisent aussi que même s'il est nécessaire d'avoir l'opposition et la mouvance à une élection, que la loi n'en a pas fait un impératif juridique. Tout en reconnaissant qu'ils n'ont pas la panacée pour sortie rapide de la crise, les sages et notables suggèrent qu'il faut poursuivre le processus en cours. « Nous n'avons pas de solutions miracles, mais nous suggérons que chaque citoyen suive scrupuleusement sa conscience et après nous prendrons des dispositions idoines pour les élections communales, locales et la présidentielle en tenant compte de cette crise pour que l'opposition et la mouvance aillent aux élections de manière inclusive ». Les sages et notables demandent donc aux populations d'aller accomplir leur devoir citoyen en allant massivement voter le 28 avril prochain.

Edith GAGLOZOUN