Le présidium lors de la conférence-débat sur la situation des travailleurs migra
Impliqué dans une autre affaire d'assassinat et trafic d'organes humains, l'accusé Jacques Amadé qui avait été déjà condamné à 10 ans de réclusion criminelle, a comparu à nouveau le lundi 29 avril 2019. A cette audience, il n'a pas du tout bénéficier de la largesse du Tribunal statuant en matière criminelle. Il a été condamné à la peine de réclusion criminelle à perpétuité. Ses amis avec qui le forfait a été commis, ont entre temps bénéficié d'une liberté provisoire. Ils ont été également condamnés à la même peine avec un mandat d'arrêt décerné contre eux.
Sortie de la maison pour acheter du savon chez la vendeuse du village Lydie Goumakpo, la victime âgée de 19 ans au moment des faits a été tuée froidement par strangulation, disséquée et son coeur, ses seins, ses yeux et son organe génital enlevés par des bourreaux dont l'un des cerveaux, le nommé Jacques Amadé était devant la justice. En effet, les faits remontent au 18 janvier 2010 aux environs de 8 heures au quartier Guékoumèdé dans l'arrondissement de Sékou. Ce jour fatale, la victime a été tuée et son corps abandonné dans une brousse. Toutes les recherches menées par les parents de celle-ci se sont révélées vaines jusqu'au 24 février 2010 où le cadavre a été découvert. L'examen effectué par le médecin requis lors de l'investigation a révélé que l'abdomen est complètement dépourvu de viscères et.la cage thoracique décharnée, confirmant un prélèvement d'organes sur le corps de la victime.
Les investigations menées ont permis d'interpeller à tour de rôle les nommés Laurent Zannou, Claude Gbassi, Augustin Akpekou, Marcellin Akpekou, Benoît HondodjiGuede et Éric Dénali. Présentés au Procureur de la République et déposés en prison, ils ont tous bénéficié d'une liberté provisoire en mai 2012. L'accusé Jacques Amandé a été retenu dans les liens de la justice et les deux autres Éric Dénali et Romain Lokonon libérés.
A la barre, l'accusé a opté pour la dénégation à toute épreuve. Il a même balayé du revers de la main toutes les déclarations qu'il a faites tant à l'enquête préliminaire que devant le juge instructeur ainsi que les aveux qu'il a eu à faire pendant le transport judiciaire auquel il a activement participé en vue de la manifestation de la vérité. Tout au long de son audition, Jacques Amadé s'est limité à déclarer qu'il n'a jamais participé au crime. Il s'est même permis d'affirmer d'abord que les rapports du magistrat instructeur sont tronqués avant de confesser qu'il a accepté contre paiement par l' accusé Eric Dénali, de porter la charge du crime et permettre sa libération. C'est cette seconde hypothèse qu'il est resté accroché mais non sans convaincre car les conclusions de l'interrogatoire au fond l'ont lié pieds et mains. En fait, au cours de sa déposition devant le magistrat instructeur, l'accusé a laissé entendre qu'il a été informé par le sieur Eric d'un dossier intéressant. De quel dossier s'agissait-il ? En effet, Éric a rencontré un Aladji qui a souhaité qu'il lui produise des organes humains fraîchement prélevés contre la somme de 5 millions Fcfa. Pour le deal, Jacques devrait toucher la somme de 2 millions et le sieur Lokonon le montant de 3 millions. Le marché est donc conclu et les rôles répartis. Romain Lokonon devrait essayer de maîtriser la victime et Jacques Amadé pratiquer l'opération macabre. C'est alors que ce matin du 18 janvier, la victime est tombée dans leur traquenard. Romain l'a attaqué et ensuite l'aétranglé. La victime étouffée perd connaissance et Jacques qui était en embuscade à sans tarder procédé à ‘'l'abattage''. A la fin, ils se sont essuyé lecorps taché de sang et ont mis les organes dans une serpillère qu'ils ont emportés. A la fin de l'opération Jacques a commencé par réclamer au sieur Eric le reste de son dû ( il a perçu 80 mille avant l'opération) qui n'arrivait pas. Il se faisait menaçant mais le commanditaire ne soldera pas sa dette jusqu'à son interpellation.
Au cours du transport judiciaire, les indications données par l'accusé étaient identiques à celles faites par les témoins. Curieusement, tous ces aveux faits par l'accusé ont été remis en cause au cours du procès. Il a déclaré que le cerveau de l'affaire reste et demeure le sieur Eric qui l'a soudoyé pour lui faire porter la charge du crime. Il a également ajouté que celui-ci continue de lui rendre visite en prison et ne se lasse pas de lui donner de l'argent '' le vendredi dernier il m'a donné 40 mille. Romain Lokonon n'est pour rien dans cette affaire'', a-t-il déclaré. Le père et la marâtre de la victime ont refusé de se constituer partie civile.
Formulant ses réquisitions, le Ministère public représenté par Antoine Abévi a exposé montré avec des preuves irréfutables a présenté le sieur Jacques comme le cerveau de l'affaire et demandé à la Cour de le condamner à la réclusion criminelle à perpétuité.Il a requis l'acquittement pour tous les autres accusés. Da sa plaidoirie assez brève Me Raymond Gnesssemehalan a plaidé la clémence voire une douce application de la loi. Dans sa décision, le Tribunal présidé par Michel Adjaka assisté des assesseurs Freddy Yèhouénou, Norbert Kimply,
Aubert Kodjo et Armel Azodogbehou a condamné tous les accusés à la réclusion criminelle à perpétuité. Il a également décerné un mandat d'arrêt décerné contre tous las accusés absents au procès.
Wendy J. KEDOTE