Une affaire de viol a été le dossier qui clôture la première session criminelle du Tribunal de première instance de Cotonou devant lequel a comparu l'accusé Innocent Palou mis en détention préventive depuis 2016. Agé de plus de 50 ans, Innocent Palou est accusé d'avoir violé l'intimité d'une enfant de 9 ans. A l'issue de cette audience, le Tribunal statuant en matière criminelle a déclaré le mis en cause coupable des faits de viol sue mineure et l'a condamné à 03 de réclusion criminelle.

Les faits La victime, une petite fille de 9 ans vivait chez son tuteur et son épouse. De peur de la laisser seule dans la maison, le tuteur a l'habitude de la déposer au domicile de son beau-père pour se rendre au service. Au domicile du beau-père, se trouvaient une domestique connue sous la dénomination de Hohonon et l'accusé qui était gardien et chargé de prendre soin du grand-père malvoyant. Dans la journée du 24 février 2016 au domicile du beau-père, l'accusé s'était retrouvé seul avec la fillette. Il profita de ce laps de temps pour entrainer la victime dans l'une des chambres de la maison avant d'entretenir des rapports intimes avec elle. La domestique Hohonon qui faisait la lessive dans la cour a remarqué l'absence de la fillette l'a aussitôt appelé. La fillette apparait avec les yeux tout rouges et une démarche inhabituelle. La nouvelle fut aussitôt portée au tuteur de la jeune fille qui le transporta le lendemain chez un gynécologue. Les conclusions de l'analyse ont conclu au viol. Interpellé puis inculpé de viol sur mineure de moins de 13 ans, Innocent Palou a reconnu les faits à l'enquête préliminaire et au cours de l'interrogatoire de première comparution devant le magistrat instructeur. A la barre, l'accusé Innocent Palou de nationalité béninoise et né à Atakpamé au Togo a balayé du revers de la main tous les faits mis à sa charge. Il a laissé entendre n'avoir eu aucune relation sexuelle avec la victime. Son interrogatoire n'a été qu'une suite logique de remise en cause permanente des aveux qu'il a eus à faire à toutes les étapes de la procédure. Le tuteur de la victime ainsi que la ménagère présente au moment des faits ont été unanimes sur un fait. La victime marchait difficilement quand elle a été aperçue aussitôt après avoir quitté la chambre de Innocent. La seconde certitude sur laquelle s'appuie le tuteur, c'est le résultat de l'examen médical. Cependant, la ménagère a laissé entendre que lorsqu'elle faisait la lessive elle n'a pas entendu de cri de la victime. A sa vue ajoute-t-elle, elle n'a vu aucune larme dans ses yeux. L'enquête de moralité est très favorable à l'accusé. On le qualifie d'homme timide, réservé et pas du tout exposé à l'addiction au sexe. Formulant ses réquisitions, le Ministère public a souligné que le viol est devenu monnaie courante dans la société béninoise. Le sexe avec les enfants est un fait grave. Il a ensuite démontré que les éléments constitutifs du viol figurent bel et bien dans ce dossier car, l'accusé a couché avec un enfant de moins de 10 ans. Il en veut pour preuve le fait qu'il a posé la main sur la bouche de l'enfant et a commis son forfait ; le fait qu'il a maitrisé la victime avant d'accomplir son acte et enfin que l'examen médical a confirmé les faits avec une lésion vaginale. En somme, l'accusé a nourri son acte avant de l'exécuter, a dit le Ministère public. C'est pourquoi, il a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre le nommé Innocent Palou et de réserver les intérêts de la victime. Dans sa plaidoirie, le conseil de l'accusé a indiqué que le certificat médical réalisé 5 jours après contient beaucoup d'incohérences. Selon lui, il ne suffit pas d'avoir les yeux rouges et sans larmes pour dire qu'il y a viol. « Il y cabale contre mon client avec les témoignages des personnes proches. Il n'y a pas de la concordance dans le dossier. Il n'y a pas un pagne entaché de sang rouge ni un slip mouillé de sperme. Les éléments de viol ne sont pas constitués. Il n'y a pas de violence », a-t-il fait savoir. Au regard de tous ces inquiétudes, l'avocat a demandé un acquittement pur et simple pour son client. Dans sa décision, le tribunal a condamné l'accusé à 0 » ans de prison ferme. Mais il a recouvre sa liberté puisqu'il a déjà purgé sa peine.

Wendy J. KEDOTE