La Commission électorale nationale autonome (Cena) à travers son président, Emmanuel Tiando a officiellement rendu le verdict relatif aux partis qui prendront désormais part aux élections Communales et municipales du dimanche 17 mai 2020 au Bénin. Au finish, selon la déclaration du président de la Cena lundi dernier, c’est seulement les partis ayant déjà participé au moins une fois aux élections qui sont retenus. Ces partis ont-ils fait preuve de professionnalisme ou de l’expérience outre mesure ? L’amateurisme a-t-il eu raison sur les autres ?
C’est désormais officiel. Seulement les cinq partis à savoir : l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), l’Union progressiste (Up), le Bloc républicain (Br), les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et le Parti du renouveau démocratique (Prd), qui ont définitivement reçu leur récépissé pour le compte des prochaines communales au Bénin alors qu’ils étaient au départ au nombre de huit présélectionnés. C’est dire donc que les trois autres : le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) de Jacques Ayadji, les Forces cauris pour le développement du Bénin (Fcdb) de Soumanou Tolèba et le Parti pour l’Engagement et la relève du (Per) de Nathanaël Koty, qui avaient reçu leur récépissé provisoire après le dépôt de déclarations de candidatures le 11 mars dernier, ne pourront plus continuer la course. Mais à y voir de près, on constate que les formations politiques retenues par la Céna sont celles ayant été aux élections et ont pu faire leur preuve sur l’échiquier politique national. A ce niveau, une question saute à l’œil, selon des observateurs et analystes politiques. Est-ce l’expérience (professionnalisme) ou la rigueur qui a payé en leur faveur afin de décrocher le fameux sésame, le récépissé définitif ? Sans détour, la réponse est affirmative. Car, diront-ils à la lecture rapide de ce que la structure organisatrice des élections au Bénin reproche aux partis recalés, il y a certainement de quoi. En effet, selon la déclaration du président Emmanuel Tiando, le mardi 31 mars 2020, les observations générales qui leur sont faites ont entre autres trait, à l’absence de pièces dans plusieurs dossiers de candidature, et l’absence de dossier pour certains candidats. En dehors de ces observations d’ordre général, des observations spécifiques ont été faites et notifiées à ces trois formations politiques.
De l’amateurisme!
Comment les autres partis retenus ont-ils pu se mettre à jour alors qu’ils étaient tous appelés à fournir dans le même délai fixé par la loi n° 2019-43 du 14 novembre 2019 portant code électoral au Bénin, les 3630 dossiers soit, 29040 pièces par parti politique ? C’est pourquoi, l’autre remarque qu’on peut faire en l’espèce après la publication de la liste des partis en lice par la Cena, serait que l’inexpérience aurait pris par là. Autrement, le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), les Forces cauris pour le développement du Bénin (Fcdb) et le Parti pour l’Engagement et la relève du (Per), sont des partis régulièrement enregistrés et reconnus par le Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique mais n’ont jamais été aux compétitions électorales contrairement aux autres qui en ont l’habitude, même si l’Up et le Ber sont à leur deuxième expérience face aux ‘’vétérans (Prd, Fcbe et ‘’Udbn’’) ‘’. C’est déjà tout de même une chance pour ces recalés d’avoir leur existence légale. Ainsi, pourront-ils tenter leur chance pour les autres joutes électorales. A ces trois partis, il faut ajouter le parti Mouvement Populaire de Libération (Mpl) de Sabi Korokoné, qui n’avait pas pu franchir la première étape de récépissé provisoire. Ici, des irrégularités qui ont conduit au rejet du dossier de cette formation politique. C’est alors qu’au cours d’un point de presse, le président de la Cena a déclaré : « le nombre de candidats présentés sur la déclaration du parti MPL est de 3682 au lieu de 3630 (…). Il reste un siège à pourvoir, alors que le code dit expressément que tous les sièges doivent être pourvus ». Les responsables de cette formation politique renchérit-il, n’ont pas fait preuve de rigueur au point où il était difficile même de vérifier de façon précise le nombre exact de dossiers de candidatures. Ce que ce parti n’a pas accepté en saisissant la Cour suprême. La décision de cette dernière n’était non plus en sa faveur. Conclusion, le Mpl était exclu de la course plutôt. Pour répliquer, toujours dans la même logique, le président Sabi Korogoné n’a pas tardé à répondre à la Cena. Ainsi, au cours d’une conférence de presse tenu par les responsables du Mpl le jeudi 19 mars dernier, M. Sabi Korogoné a laissé entendre qu'il n’y a pas eu de dossiers plus que prévus. « Nous avons tout compris. Nous nous ne reconnaissons pas de ce dont on nous accuse. Nous avons à la limite été maltraités. Alors qu'il s'agit des jeunes qui veulent participer à l'animation politique de leur pays », a-t-il expliqué.
Dans le rétroviseur !
Les partis Fcdb et Moele Bénin à l’instar de certains partis politiques ont pu obtenir leur récépissé provisoire lors des tractations des législatives d’avril 2019 au Bénin, alors qu’ils venaient de naître, quelques mois après l’Up et Br. Après cette étape, la Cena a rendu publique la liste des partis autorisés à participer aux élections législatives de 2019, conformément à la charte des partis politiques en vigueur. Deux listes étaient sorties au final sur les sept qui avaient reçu leur récépissé provisoire. La Cena avait entre autres avancé les motifs suivants pour Moele Bénin (Procuration adressée au président du parti et non au mandataire, aucune procuration d’aucun candidat, mandat groupé donné à Céphise Béo Aguiar qui apparaît donc comme le mandataire mais n’est pas celui qui est allé déposer le dossier de candidatures, Communauté de candidatures (doublons) avec d’autres partis et à Fcdb (Absence de quitus fiscal pour plusieurs candidats, non signature de la déclaration de candidature par tous les candidats : en fait, ça doit être soit la signature par tous, soit les procurations données par tous). Il en a été de même pour les autres partis recalés à l’époque par la Cena. Au regard de tout ce qui précède, il est sans nul doute que, quelque chose n’a pas marché au niveau de ces formations politiques recalées.
|
||||
|
||||
|
||||
|
||||