La Fédération Béninoise de Football (FBF) a, à travers le communiqué indiquant l’annulation de la saison sportive 2019-2020, invité les clubs de Ligue 1 et 2, à la création d’une société sportive de gestion de leur équipe professionnelle. Cette recommandation a fait l’objet de l’émission ‘’Musique et Sport’’ de la Radio nationale samedi 11 Juillet. Jean-Marc Adjovi-Boco, ancien international béninois et cofondateur du centre de formation de football, ‘’Diambars’’ au Sénégal et Conseiller technique du Ministre des Sports, Oswald Homéky était l’un des invités.
Appréciant la mesure prise par la Fédération Béninoise de Football, l’ex-sociétaire des ‘’Sang et Or’’ du Racing Club de Lens a indiqué que le Bénin est sur la bonne voie, celle de faire de son football, une véritable industrie, pourvoyeuse de devises. A l’étape actuelle du football béninois, il sera très difficile d’attirer les investisseurs. «Aucun investisseur ne viendra s’il ne va pas gagner de l’argent. Si on parvient à tendre vers ce professionnalisme, de plus en plus d’investisseurs viendront mettre de l’argent », a précisé Jean-Marc Adjovi- Boco qui affirme que le haut niveau a des exigences. « Ce n’est pas seulement le cadre juridique, les infrastructures. C’est la formation des acteurs, le management autour du football », fait remarquer l’ancien capitaine de la sélection nationale des Ecureuils du Bénin.
Selon lui, rien qu’en amenant les clubs à se transformer en des sociétés anonymes sportives professionnelles, tous les Béninois y gagneront. « Ça va être des revenus pour l’Etat, puisque les clubs vont payer des impôts », clarifie Jean-Marc Adjovi-Boco. Même si le cadre n’est pas encore disponible pour aller à la création des sociétés anonymes sportives professionnelles, le Conseiller technique du Ministre des Sports pense qu’il faut commencer un jour puisque la ressource humaine existe déjà. «On ne peut pas dire que les conditions sont réunies…Mais on a une équipe nationale qui a fait ce qu’il faut faire lors de la dernière CAN, en mettant le Bénin sur la carte africaine. Il faut que les structures forment les cadres sportifs et aussi les cadres administratifs…Tout ce qu’on va produire, il y a le capital joueur…Demain, nos meilleurs joueurs peuvent être vendus dans les clubs. Il y a une véritable économie autour du foot», a-t-il indiqué avant de donner un exemple palpable de Diambars avec le transfert de Drissa Gana Gueye vers Lilles. Cela avance, Jimmy Adjovi-Boco a beaucoup rapporté à Diambars. « Le transfert de Drissa Gana Gueye a coûté 650.000 Euros», a rappelé l’invité avec une grande fierté de constater que le centre de formation a créé autour de lui, toutes les conditions nécessaires pour intéresser le monde des affaires du football.
La migration des clubs en des sociétés anonymes sportives professionnelles est donc d’un enjeu majeur pour les associations. « Il y a un vrai enjeu socioéconomique qui est en train de se jouer », rassure Jean-Marc Adjovi-Boco avant de poursuivre : «Le Gouvernement et le Chef de l’Etat sont en train de créer les conditions…Les classes sportives, la structure qui va créer du contenu audiovisuel autour du sport, tout ça va contribuer au développement du football béninois». Le cofondateur du centre Diambars pense que la matière première, c’est-à-dire, le joueur existe de même que le consommateur finale, qu’est le public et qu’il faut travailler, pour avoir le produit final qui n’est pas encore là. Et c’est pour cette raison que Jean-Marc Adjovi-Boco approuve les réformes du Gouvernement dans le cadre du développement du sport béninois. «La vision du chef de l’Etat pour le sport au Bénin, est une vision exceptionnelle », consent-il.
Pour finir, Jimmy Adjovi-Boco a exprimé toute sa fierté de faire partie du renouveau du football béninois. «Tout part de la base, de la manière dont on forme. Si on travaille comme il faut et si on croit en notre potentiel, je crois que le Bénin sera une grande nation de sport et de football », a conclu l’ancien footballeur aux crinières.