Amadou Moudachirou, l'emblématique capitaine des Ecureuils au début des années 2000 qui a débuté sa carrière chez les Dragons de l’Ouémé en 1990 et passé par le FC Rochefort pour un essai avant d’échouer au FC Erzgebirge Aue a été l’invité spécial du forum ‘’Dream Team Sports’’, vendredi 31 Juillet dernier. L’ancien international défenseur béninois qui a connu une ascension fulgurante à Énergie Cottbus en 1997 pour y rester jusqu’en 1999 a aussi pris part à Karlsruher Sc, Hanovre 96 entre 2000 et 2001, FC St Pauli en Bundesliga allemande et Holstein Quickborn entre 2004 et 2007. Amadou Moudachirou a été l’un des principaux acteurs de la première qualification du Bénin à la CAN/2004. Crédité de 17 sélections, il est l'actuel entraîneur des Requins de l'Atlantique, club de Ligue 2, après avoir été Directeur technique d'Entente FC. Il fut aussi l'entraîneur de l'équipe U-12 de Holstein Quickborn puis de l’équipe U-19 du Tsv Berhausen. De son parcours en sélection, sa blessure, ses déboires avec l’ancien président de la FBF, Anjorin Moucharafou, Amadou Moudachirou a fait des déballages lors de cet entretien virtuel que le journal ‘’LE MATIN’’ a suivi pour ses lecteurs. Une première partie de cet entretien leur est proposée (Lisez !
Dream Team Sports : Quel a été votre plus grand regret au niveau du football béninois ?
Amadou Moudachirou : Mon regret, c’est de n’avoir pas participé à la Coupe d’Afrique des Nations 2004 avec la sélection nationale en Tunisie en tant que capitaine de cette formation. Même si j’étais blessé quand-même après avoir fait tous ces efforts, j’allais être quand-même aux côtés de l’équipe avec l’entraineur pour assister à cette CAN. C’est mon regret !
Il serait agréable de devenir sélectionneur de l’équipe nationale ?
-Oui ! C’est un souhait, j’aimerais quand-même qu’on me confie un jour la sélection nationale. C’est le souhait de tous les entraineurs.
La dernière fois qu’on vous a vu arborer les couleurs nationales, c’était lors de la dernière rencontre avant la CAN/2004 ayant opposé les Ecureuils à une sélection départementale Atlantique/Littoral au cours de laquelle vous aviez démontré à suffisance que vous méritiez de faire partie du groupe ayant permis au Bénin de prendre part pour la première fois à la grand-messe du football africain. Dites-nous, si vous êtes arrivé à vous remettre de votre non-sélection ?
-C’est un regret, mais déjà du passé ! La preuve, j’étais revenu pour entraîner l’équipe des Requins de l’Atlantique. Je veux toujours servir mon pays. Et je pense que l’ai fait. Je suis toujours prêt à défendre les couleurs nationales. Je l’ai toujours fait en tant qu’acteur, en tant que footballeur. J’ai envie toujours de servir mon pays. Donc, je suis prêt. Le passé, c’est le passé. Tout ce qui arrive à un être humain, je pense que c’est le destin qui a été écrit par le Seigneur, par Dieu. Je pense que je n’ai pas de souci pour ça. Je suis prêt du moment où Dieu m’a toujours gardé en vie. Je dois le féliciter, je dois savoir que Dieu m’aime, c’est pourquoi je vis. C’est oublié ce passé !
On vous a vu très impliqué dans la lutte pour le départ de l’ancien président de la FBF, Anjorin Moucharaf notamment sur les réseaux sociaux où vous étiez au four et au moulin. Dites-nous, qu’est-ce qui vous a tellement fait susciter son départ ? Avez-vous eu des problèmes particuliers avec lui ?
-Avec Anjorin oui ! J’ai eu des problèmes particuliers avec lui. Parce qu’en son temps il était le Vice-président de cette Fédération Béninoise de Football. C’était mon ami, on s’entendait très bien. Après ma blesse au genou, quand j’étais arrivé à l’hôtel de la Plage, il m’avait rencontré à notre retour de la Tanzanie et il m’a dit : ‘’Toi tu n’es pas un « Homme », tu t’es laissé et on t’a eu’’. Jusque-là, je ne comprenais rien, je n’avais rien compris. Donc, du coup, je me suis dit : ‘’Qu’est-ce qu’il me disait ? Je n’ai pas pris ça au sérieux. Après tout, je suis reparti en Allemagne, avant le match contre le Soudan. Je suis parti voir les médecins, il n’y avait pas de souci. J’étais en première division en Allemagne, donc, je suis revenu pour le match contre la Zambie. C’était notre dernier match. Le genou, ça n’allait pas du tout. Donc, du coup on a gagné le match quand-même. J’étais sur le banc. L’entraineur avait que je m’habille et je remets le brassard à qui je veux. Donc, Anjorin était arrivé dans la salle et il a dit de lui remettre le brassard. Il a pris et il a remis à Oumar. Ça s’est bien passé et on a gagné 3-0. Le problème que j’ai eu avec lui, c’est qu’à un moment donné, je suis reparti, j’étais en train de me soigner quand j’étais au Nord, Anjorin a lancé des messages au nord pour dire qu’on m’appelle. Donc, les Policiers étaient arrivés chez moi à Kandi. Ils sont venus voir ma vieille et ils ont dit oui ! On te cherche à Cotonou. Je me suis préparé, je suis venu à Cotonou, j’ai vu Anjorin à l’hôtel de la Plage. Il m’a dit oui ! Tu es dans l’effectif, même si tu es blessé, tu dois fait partie des 22. Du coup, l’entraîneur ghanéen Cecil John’s Attuaquayefio, il était là et il m’a appelé dans sa chambre. L’entraîneur me disait que, quand tu es blessé, qu’est-ce qu’ils ont fait quoi pour toi capi ? Que lui, il a exigé que je sois à ses côtés pour qu’on puisse aller à la CAN. Lui, le DC et Anjorin m’ont dit que je ne dois pas aller. J’ai pris mon portable, j’ai appelé Anjorin, je lui ai dit : Anjorin, voici ce que le coach a dit. Il m’a dit : non ! Non !non ! A un moment donné, il a donné la liste, je ne faisais pas partie et il m’a dit que je ne suis pas dans le groupe. Ça ! C’est le premier choc entre Anjorin et moi. J’ai laissé passer, je suis revenu en Allemagne des années après, Anjorin m’a appelé un beau jour quand le Bénin voulait aller à la CAN au Ghana et il m’a dit de descendre rapidement que je suis l’adjoint et interprète d’un entraineur allemand qu’ils ont pris. Alors je me suis préparé, Azongnidé Grégoire est venu voir à l’aéroport, je suis parti voir Anjorin et il m’a dit que l’entraîneur allemand a voyagé. Que le ministre Ganiou ne veut pas qu’on me prenne. Que si je connais les portes d’aller taper. Bon, lui ne savait pas toujours, le fait de faire du bien dans ce pays, les grandes personnes ont ça dans la tête. C’était le ministre Kogui N'douro qui était là. Je suis parti le voir. Kogui N'douro a appelé Ganiou. Bon, Ganiou a dit qu’il n’a jamais refusé. Qu’il n’est même pas au courant qu’Anjorin m’a fait cette proposition. Voilà à peu près le coup que Anjorin m’a fait. Après il m’appelle chez lui devant Oumar, devant les gens et il me dit oui ! Tu prends cent mille (100.000FCFA), tu retournes Allemagne. Qu’on va voir après. C’est ce qu’il m’a fait et Oumar lui a dit devant moi, mais président vous pouvez le nommer. Vous êtes le président de la Fédération Béninoise de Football. Vous pouvez le nommer à un poste là. Il a dit : Non ! Non ! Non ! Qu’on va revoit ! Du coup, moi, quand il me l’a fait, ça m’a un peu choqué. Parce que ma femme disait entre temps que tout ce que tu as apporté pour le pays, on t’appelle pour être entraineur adjoint, je ne suis pas sûre. Et je lui ai dit : ‘’Je vais tenter ma chance pour voir’’. Voilà à peu près, ce qui s’est passé. Depuis ce jour que Anjorin me l’a fait, avant d’aller à la CAN au Ghana. Je lui ai dit chez lui à la maison, ‘’je suis blessé en défendant les couleurs nationales. Ce qui a arrêté ma carrière entre temps. Je ne peux plus évoluer dans le professionnalisme où j’étais en première division. Maintenant, il faut que je fasse une demande de dédommagement au moins vous pouvez me dédommager. Il m’a dit de faire la demande. J’ai fait la demande, je lui ai amené ça…Il y a beaucoup de choses qui se sont passées. Vraiment, si je dois vous raconter tout ça, je pense que ça va prendre toute une journée. Voilà, à peu près les problèmes que j’ai eus directement avec Anjorin. Ça veut dire qu’il m’a utilisé, j’étais là, je défendais, je faisais tout. Maintenant, je me suis blessé. Il m’a promis des choses pour pouvoir m’écarter. Voilà ce que Anjorin m’a fait. Il m’a fait descendre de l’Europe pour dire que je suis entraineur adjoint, il m’a dit de taper les portes que le ministre ne voulait pas. Donc, j’ai couru de gauche à droite, ce que je ne pouvais faire, ça n’a pas marché ; Après, il me remet cent mille (100.000FCFA). Il me dit de rentrer. Voilà le problème entre Anjorin et moi. Personnellement, c’est les coups qu’il m’a fait. Le fait de m’appeler du nord pour aller à la CAN, et je n’ai pas été, j’ai laissé tomber. Après il me fait descendre de l’Allemagne parce que lui, les journalistes m’ont dit après qu’il voulait utiliser mon nom pour qu’on puisse prendre l’entraîneur allemand. Donc, c’est tout. Il ne voulait pas que je fonctionne. Donc, il a manigancé tout ça ! Il m’a fait descendre, il m’a remboursé mon billet et il m’a donné 100.000FCFA comme argent de poche pour retourner en Allemagne. Voilà mon grand problème avec Anjorin.
Dites-nous. Lors de votre séjour en équipe nationale avec lequel de vos coéquipiers vous vous entendez le plus ?
Je pense qu’au moment où j’étais en équipe nationale, je m’entendais plus avec tout le monde. Moi, je n’avais pas d’ami personnel, directement comme ça. Je voulais qu’on se qualifie. Je me battais. Je pense que si les gens ont la mémoire, même au stade, quand on avait de l’argent pour rentrer, ceux qui vont rentrer dans l’Ouémé ou bien au nord, je pense que j’appelais Raoul qui gardait mon sac, je finançais. Ou bien quand on nous dit de ne pas manger à l’hôtel, je finance la réception à l’hôtel. Je dis qu’il faut que l’hôtel paye et j’avais payé un jour la réception à six cent mille (600.000FCFA). J’ai dit qu’on mange, j’ai même appelé le journaliste, Modeste Aniwanou pour être témoin. Je pense que moi, j’étais quelqu’un qui rassemblait. Et je n’avais pas d’ami direct comme ça. Je recevais tout le monde. J’essayais de rassembler tout le monde. Donc, je pense que je n’ai pas d’ami direct comme ça, et la preuve, c’est pourquoi, pour ramener Adjovi Jean-Marc, c’est moi qui ai fait la recherche d’Adjovi Jean-Marc à Lens. J’ai pris contact avec Adjovi, j’ai pu ramener Adjovi, j’ai pu ramener Laurent Djaffo qui était quand-même à Niort. J’ai fait les démarches pour ramener Djaffo de Niort pour qu’on soit nombreux. La preuve ! En ce moment j’étais capitaine à Cottbus, j’ai contacté Moussa qui était à Metz pour lui dire que est-ce que tu veux venir ici dans mon club à Cottbus et c’est moi qui l’ai fait venir. Il est resté chez moi à la maison et il a fait le test et c’était concluant parce que je suis sûr de ses qualités. Donc, j’étais quelqu’un quand-même, je rassemblais tout le monde. J’allais directement au Palais rencontrer Kérékou pour dire qu’il faut qu’on se qualifie, qu’il faut qu’on arrive à se qualifier avant que son mandat finisse. Toutes ses démarches, d’autres Béninois n’ont pas compris ma détermination, l’envie de ce que je voulais en tant que capitaine.
Pour le compte du championnat annulé pour cause de la covid-19, les Requins étaient sur une bonne dynamique pour la montée. Quelle est votre appréciation par rapport à cette annulation ?
Avant d’annuler le championnat, on devrait rassembler les responsables de toutes les équipes, leur demander, leurs points de vue, comment ça allait se passer. Dommage ! Ça n’a pas été le cas. Ils ont l’AG le 22, je pense qu’ils peuvent prendre de bonnes décisions parce qu’on pouvait quand-même faire monter les quatre premier ou les trois premier en 1ère et personne ne descend et on peut faire un championnat à 19. Ça nous permet de faire descendre quatre ou cinq équipes. Les cinq derniers ou les quatre derniers. Là, ça profite, toutes les équipes de première division se maintiennent. Ceux qui ont fait l’effort en 2e division montent. La même chose qu’on pourra faire aussi en 3e division ou les amateurs. Donc, voilà à peu près ce qu’on pourrait faire. Au moins comme la 2e division il y a quand-même Espoir de Savalou, Entente de Kandi et les Requins de l’Atlantique et il y a aussi Cavaliers de Nikki, bon, les quatre premiers, je pense que beaucoup d’équipes ont fait des efforts au moins pour les récompenser, il faut faire monter les trois premiers ou les quatre premiers pour accompagner les autres équipes qui sont en première division. Voilà ! ça devrait être très formidable, qu’on retrouve quand-même un jour, Requins-Dragons en première division, ce derby, ou Requins-Buffles ou Dragons-Buffles, ça se fait déjà. Il manque Requins dedans et les Lions de l’Atacora…( La suite dans la prochaine parution du journal)