Regroupés au sein de l'"Alliance des États du Sahel, le Burkina, le Niger et le Mali, ont à travers des déclarations similaires , annoncé leur départ de la Cedeao. Les trois présidents de régimes militaires de transition semblent avoir franchi un rubicon dans les relations tendues de leur régime respectif avec l'organisation sous régionale. Si l'annonce de cette décision collective de suspendre toute relation avec l'institution, fait jaser, les autorités de la Cedeao, déclaré hier, en fin d'après-midi, n'avoir reçu aucune notification formelle et directe des trois États de se retirer de la Communauté. Bien au contraire, selon les autorités de l'organisation, le Burkina, le Mali et le Niger sont toujours considérés membres importants de l'institution.
De ce fait, la Communauté et l'autorité affirme sa détermination à "trouver une solution négociée à l'impasse actuelle" Prudente réaction ou minimisation de cette décision? En tout cas cette décision énergique des chefs de juntes militaires dont les pays souffrent des conséquences des sanctions économiques imposées par la Communauté ne constitue pas un simple coup d'humeur. Mais plutôt elle doit être considérée comme une phase d'un plan savamment élaboré. A cela, l'on en voudra pour preuve que les multiples actes de rapprochement entre ces pays qui nourrissent une certaine amertume envers la Cedeao qu'ils accusent, à tord ou à raison de subir des influences de pays reconnus puissances étrangères. De plus, les chefs d'État de ces pays clament un certain éloignement des principes fondamentaux de sa création, et apparaît de ce fait, une "menace pour les États membres. Des considérations qui prouvent bien que le fossé continu est suffisamment large entre leurs pays et l'organisation. Autant de signaux qui ont explique des déclarations du Secrétaire d'État Américain, en tournée africaine étape du Nigéria. Sans retenue, Anthony Blinker a laissé entendre "il n'est pas incompatible de condamner un putsch qui est survenu, tout en poursuivant le dialogue avec ses auteurs". Allusions faites à la situation au Niger dont l'économie ploie sous le poids des sanctions imposées à la suite du coup d'État militaire du 26 juillet 2023. Une manière pour le haut responsable américain d'indiquer à la Cedeao, la voie à suivre. Celle d'adopter une posture qui favorise la négociation afin de parvenir à un retour constitutionnel au Niger. Ainsi les menaces de se retirer de cette organisation agitées par les pays alliés du Sahel apparaissent comme un pavé lancé dans les marais de la Cedeao.
Ibrahim Yarou Djibril (Coll)