C'est un secret de polichinelle que depuis l'accession du Bénin à sa souveraineté internationale, aucun des Chefs d'Etat portés à la magistrature suprême n'a été élu sur la bannière d'un parti politique auquel il appartient. Cet état de chose n'a toujours pas arrangé les pas permis d'accélérer le développement du pays. Reçu dans une émission spéciale " Le Moment Politique" diffusée par la Télévision nationale ce jeudi 11 Avril, le Président Patrice Talon a réitéré son soutien à la réforme du système partisan au Bénin.
Pour le chantre du " Nouveau Départ", le multipartisme tel que pratiqué au Bénin constitue un véritable frein pour l'évolution du pays. Le bilan effectué depuis plus d'une cinquantaine d'année en matière de l'animation de la vie politique au Bénin démontre clairement que le développement du pays n'est pas pour maintenant. Et donc, il est important, voire impérial d'aller vers de grands blocs politiques. Depuis quelques mois, une nouvelle charte des partis politiques a été votée à l'Assemblée Nationale. Elle instaure à travers l'un de ses principaux articles, la constitution de grands partis politiques plus structurés et plus animés avec des directives et des lignes de conduite à même de les conduire à conquérir et exercer le pouvoir politique en toute modernité. Selon le Président Patrice Talon, la réforme du système partisan n'émane pas de sa personne, mais plutôt de la volonté manifeste du peuple qui a épousé ses idées et soutenu la matérialisation des réformes, surtout celle liée au système partisan. " Nous avons tous conscience de l'Etat de déliquescence du système partisan au Bénin", a dénoncé le Chef de l'Etat. A travers ses explications, Patrice Talon a estimé que l'exercice du multipartisme qui a longtemps caractérisé le Bénin a fait ses preuves et qu'il faut changer de fusil d'épaule pour aller vers un réel développement. "Ne rien faire sera une faute grave de la part de la classe politique. Ce sont les députés eux-mêmes qui ont dit que cette mandature sera celle de la réforme du système partisan", rappelle le Chef de l'Etat qui fait constater que de tous les Présidents qui sont portés à la tête du pays aucun parmi eux n'est issu d'un parti politique. "Aucun parti n'a été en mesure d'exercer le fauteuil présidentiel. Kérékou, Yayi et Soglo, aucun d'entre eux n'a été élu sur la base d'un parti politique car, Il n'y a pas de partis politiques suffisamment forts pour contrôler l'exercice du pouvoir", regrette Patrice Talon avant d'ajouter: "Ce choix de la réforme du système partisan est à saluer. Je l'ai salué, je l'ai appuyé. Les députés ont voté deux lois. La chartes des partis politiques et le Code électoral". Le Chef de l'Etat ne voit pas d'un bon oeil ces négociations du pouvoir et les marchandages politiques qui sont observés pendant les périodes électorales ou pour le vote de certaines lois à l'Assemblée nationale. Dans ces conditions, il fait le constat que "...Ni le gouvernement, ni les groupes ministériels ne peuvent travailler en synergie", se désole le Président de la République. Au cours de sa sortie médiatique, Patrice Talon il a invité les partis politiques qui ne sont pas de la course pour les législatives 2019 de comprendre que "tout le monde participe aux débats politiques, mais que tout le monde n'arrive pas toujours à satisfaire aux conditions de la compétition car les lois en la matière sont toujours sélectives et contraignantes.
Etienne YEMADJE