Renforcer les mesures pour assurer des services de santé de qualité dans l'espace
Mutualiser les stratégies pour un accès aux services de santé de qualité. C'est ce à quoi se sont attelés les Ministres de la Santé de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) lors de leur 20e Assemblée générale, tenue ce vendredi 04 Mai 2019 à Cotonou. Plusieurs résolutions ont été prises au cours de cette rencontre pour plus d'impacts positifs des actions engagées par chaque Etat membre dans le domaine de la santé.
Après les travaux des points focaux de l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) des 15 pays de la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ceux des experts en santé et la rencontre des partenaires techniques et financiers, ce fut le tour des Ministres de la Santé des pays membres de l'organisation régionale de se consacrer aux avancées, difficultés et défis qu'il reste à relever en matière de l'offre des services de santé dans l'espace CEDEAO. En effet, les pays de la zone ouest africaine font face à de nombreux défis dans le domaine de la santé des populations, notamment des maladies infectieuses telles que: le choléra, la méningite, la rougeole, la fièvre de Lassa, la fièvre jaune, la dengue, le VIH/Sida, mais aussi des maladies non transmissibles, des accidents de circulation et d'autres problèmes de santé, notamment la réduction de la mortalité maternelle, infantile et néonatale. Cette réunion statutaire périodique a été l'occasion pour ces décideurs des systèmes de santé de la région ouest africaine d'analyser les progrès et les stratégies de résolution des problèmes de santé et de développer de nouvelles stratégies pour venir à bout de nombreux défis qui minent le quotidien des populations. Mieux elle permet de renforcer les mesures pour assurer des services de santé de qualité dans l'espace. Le tableau présenté par le Directeur général de l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), Prof Stanley Okolo, au sujet des services de santé dans la zone CEDEAO montre clairement que des efforts importants ont été faits. Seulement, ces efforts doivent être poursuivis pour plus d'impact positif au niveau de la communauté. "Il faut interagir, revoir les défis et donner des orientations", a-t-il insisté à l'ouverture des travaux. Un accent particulier a été mis sur la lutte contre le paludisme.
En effet, entre 2000 et 2015, une réduction de 15% de taux de paludisme a été enregistrée. 11 pays portent ce lourd fardeau du paludisme dont 10 africains auxquels s'ajoute l'Inde. Parmi ces cinq dix(10) pays, cinq (05) sont dans la zone CEDEAO (Burkina-Faso, Mali, Niger, Nigeria, Ghana). Comment faire pour donc mieux prendre en charge le paludisme? C'est à cette interrogation spécifique que les ministres ont tenté d'apporter des réponses appropriées au cours de leur rencontre à Cotonou. " Les maladies n'ont pas de frontière. Nous allons continuer notre rôle pour s'assurer que notre communauté a des services de grande qualité", a insisté Dr Jakaya Kikwété, ancien Président de la République de Tanzanie, invité spécial de cette 20e Assemblée général des Ministres de la Santé de la Cedeao. " A l'image des précédentes sessions, je me réjouis de constater que les présentes assises portent elles aussi sur des thématiques très importantes et stratégiques sur notre zone...Je vous félicite pour le choix de ces thématiques et vous exhorte à sortir de ces assises avec des propositions pertinentes", a affirmé Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d'Etat chargé du développement, représentant le Chef de l'Etat. Après une journée relativement chargée, la rencontre de Cotonou accouche de plusieurs résolutions. "A cette 20e Assemblée générale des Ministres de la Santé de la Cedeao, nous avons discuté de questions essentielles ayant trait à certains problèmes majeurs de santé publique dans notre sous-région en particulier le paludisme, les maladies épidémiques, les maladies non transmissibles, mais également de la question des médicaments en ce sens que nous voulons des médicaments de qualité dans la sous-région. Aussi, faut-il rappeler que des efforts sur la mutualisation des efforts et la mise en oeuvre d'approches novatrices au niveau de la sous-région, pour arriver à l'objectif, "Zéro cas de paludisme" dans la sous-région", a-t-il rappelé.
Egalement, poursuit-il, des résolutions ont été prises pour la disponibilité des médicaments de qualité, notamment à travers la mise en place d'une agence de régulation sous-régionale des médicaments, mais aussi par rapport à la mise en place de structure de laboratoire potentiel de fabrication de médicaments sous-régionale, le renforcement des autorités nationales de médicaments pharmaceutiques. "L'une des résolutions majeures a été de mettre en place une effectivité de partage d'expériences au niveau de la sous-région, sous l'égide de l'Ooas. Ce partage d'expériences va permettre de pouvoir passer à l'échelle des meilleures pratiques au niveau de la sous-région en s'adaptant aux réalités de chacun des pays. Cela permettra d'avoir à terme, une synergie d'actions au niveau de la sous-région et de fait, d'avoir la même vision dans l'espace", a ajouté le Ministre Benjamin Hounkpatin qui reste optimiste de ce que les conclusions des travaux de cette 20e Assemblée générale des Ministres de la Santé de la CEDEAO vont impacter positivement la Santé des populations des 15 pays de l'espace commun à travers la mise en oeuvre des différentes résolutions et feuilles de route qui ont été validées.
Etienne YEMADJE