Un calme précaire règne depuis samedi 15 juin dans les villes de Tchaourou et Savè, théâtres de violentes scènes d'émeutes attribuées à des partisans de l'ancien chef de l'Etat et soutenus par des chasseurs venus d'un pays voisin selon le ministère de l'intérieur et de la sécurité publique.

La circulation entre la ville de Savè et Parakou en passant par Tchaourou, épicentre des contestations, est rétablie. C'est ce qu'il convient de retenir de la déclaration lue devant les médias, samedi dernier par Spéro Gouchola, conseiller technique à la sécurité du ministre de l'intérieur et de la sécurité publique. Depuis samedi soir, l'action des forces de défense et de sécurité a mis fin aux troubles et apportée le calme dans les deux villes théâtres des troubles à l'ordre public. Spéro Gouchola a fait aussi savoir que d'après les renseignements à disposition des autorités, les troubles seraient orchestrés par des « … assaillants qui sont des chasseurs hébergés dans les villages frontaliers comme Kassouala, Yamboa, Oodé, Okéo et Igbodja. Dans assaillants précise-t-il, recrutés à grands frais dans un pays voisin du notre pour venir commettre des troubles et forfaits sur notre territoire ». il précise aussi dans sa déclaration qu'on dénombre une cinquantaine de blessés dans les rangs des forces de défense et de sécurité déployées pour contenir les actes de vandalisme de fauteurs de troubles. Le ministre de l'intérieur et de la sécurité publique Sacca Lafia, dans une déclaration télévisée vendredi dernier à quant à lui expliqué la situation à Savè et Tchaourou. Ainsi donc, il précise que c'est la conduite de la procédure judiciaire en cours dans le cadre des violences enregistrées le 28 avril 2019, jour des dernières élections législatives au Bénin qui dérange certains individus. Des individus décidés à ne pas voir la procédure judiciaire aboutir à Tchaourou. Le ministre de l'intérieur informe aussi qu'au début des violences, les forces de sécurité ont fait preuve de pédagogie par la sensibilisation des populations et auteurs des troubles. Toutes choses restées inefficace puisque la réponse des manifestants a été d'incendier le bâtiment abritant les locaux du commissariat de Police de la localité. Lisez ci-dessous, la déclaration de presse du ministre Sacca Lafia. DÉCLARATION DU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR ET DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE (Cotonou, le 14 juin 2019.) A l'occasion des élections législatives du 28 avril 2019, des actes de vandalisme et des troubles à l'ordre public ont été enregistrés dans certaines localités de notre pays. En vue d'élucider ces faits et de situer les responsabilités, les autorités compétentes ont ouvert des enquêtes comme il est de tradition en pareille circonstance. Pour faire échec à la procédure afin qu'elle n'aboutisse pas, notamment dans la commune de Tchaourou, certains individus se sont organisés pour semer le trouble. Dans la foulée, comme lors des faits déplorés, des délinquants ont incendié des maisons dont les habitants n'ont eu la vie sauve que grâce à la promptitude et au dévouement des Forces de Défense et de Sécurité. Ces mêmes délinquants ont brûlé le commissariat de la localité et bloqué la circulation dans les deux sens de la voie inter-Etats Cotonou-Malanville. Pour parvenir à leur fin, ils ont littéralement dégonflé les pneus et arraché les valves de plusieurs centaines de gros porteurs et de bus de transport en commun qu'ils ont immobilisés en biais, en intimidant et en rançonnant les conducteurs, créant ainsi de lourds préjudices aux usagers et aux opérateurs économiques. Tél.: +229 21.30.19.96/21.30.11.06 Fax : 21.30.19.96 01BP : 925 COTONOU Site : www.securite.gouv.bj Face à cette situation, les agents des Forces de Défense et de Sécurité déployés, ont fait preuve de responsabilité, de retenue et de patience. Afin d'éviter le pire, ces agents ont, dans une démarche pédagogique, procédé à la sensibilisation des acteurs des troubles et les ont appelés à la raison en vain. Pour libérer la voie et rétablir la circulation, les agents des Forces de Défense et de Sécurité ont été envoyés en renfort. C'est alors qu'à la hauteur de la commune de Savè ils ont été pris à partie par d'autres groupuscules qui ont également érigé des barricades. Dans cette ambiance, à Tchaourou comme à Savè, ces groupuscules ont fait usage de fusils de chasse et d'armes blanches, blessant grièvement une trentaine d'agents qui ne faisaient que leur travail de maintien d'ordre. Afin de mettre fin au désordre et d'empêcher les badauds de dicter leur loi, du personnel de soutien a été dépêché sur le terrain. Depuis lors, la situation est sous contrôle et le calme revient progressivement. J'invite nos populations à rester sereines et les rassure que le Gouvernement s'emploie à garantir leur sécurité de même que la libre circulation des personnes et des biens. En tout état de cause, force doit rester à la loi. Je vous remercie

Claudel AZANNAI