Le 24 août prochain, les enseignants du primaire et du secondaire reversés dans la fonction publique depuis 2008 vont composer dans diverses matières au titre de l’évaluation diagnostique décidée par le gouvernement. Une démarche qui selon les membres du gouvernement n’a rien d’une sanction envers ces enseignants mais qui au contraire, vise l’amélioration de leur performance ainsi que la qualité de l’enseignement dispensé aux apprenants des différents ordres d’enseignement concernés.
Pour le gouvernement du président Patrice Talon, les évaluations diagnostiques des enseignants ne constituent en aucun cas un subterfuge pour licencier les enseignants reversés en 2008. La preuve en est qu’aucun des enseignants évalués, ne se retrouvera sans emploi. Lors d’une conférence de presse animée le jeudi 08 août à Cotonou, les trois ministres en charge des différents ordres de l’éducation nationale, ont expliqué le bien fondé du processus. Les enseignants évalués en effet, devront obligatoirement avoir une note minimale de 10 sur 20. Au terme donc de l’évaluation programmée pour le 24 août d’après le Conseil des ministres du 07 août dernier, les enseignants qui obtiendront une note supérieure ou égale à 10 sur 20 seront directement intégrés au corps des agents permanents de l’Etat. Le reste des enseignants qui obtiendraient une note inférieur à 10 sur 20 au terme de l’évaluation diagnostique subiront des formations modulaires au terme desquelles, une évaluation sera faite. Après cette deuxième évaluation, les enseignants qui seront retenus seront eux, reversés dans le corps des agents contractuels de l’Etat. Dans tous les cas, les ministres en charge de l’éducation rassure au nom du gouvernement qu’aucun enseignants ne se retrouvera au charge. Car, les recalés au deuxième testes pourront être mis à la disposition de l’administration publique pour servir.
Le constat fait par différents observateurs ainsi que les parents d’élèves depuis quelques années est que le niveau des apprenants baisse. Une baisse liée à plusieurs facteurs dont entre autre la compétence des enseignants en charge des apprenants. Les enseignants de la promotion 2008 ont en effet la particularité d’être reversés dans la fonction publique sans avoir été soumis à aucun test ou concours pour déterminer leurs capacités réelles. Aussi, la plupart de ces enseignants n’a-t-elle pas été formée dans une école normale spécialisée. Leur reversement massif dans la fonction publique enseignante à donc été le motif pour que plusieurs personnes qui n’avaient pas leur place devant les apprenants se retrouvent enseignants du jour au lendemain. D’où, la baisse relative du niveau de l’enseignement qui rejaillit sur les apprenants. L’idée de l’évaluation diagnostique selon les membres du gouvernement, n’est donc dirigée contre quiconque. Elle vise au contraire à garantir la qualité de l’enseignement reçu par les apprenants d’aujourd’hui, appelés à être les cadres de demain qui prendront les décisions engageants l’Etat béninois.
Le gouvernement appelle donc les enseignants concernés à se rendre disponibles, et à se présenter aux différents tests et évaluations programmés. Jouer au pourrissement et compromettre l’avenir des apprenants ne serait profitable à personne semble dire les membres du gouvernement qui rassurent que nul ne se retrouvera sans emploi.
Edith GAGLOZOUN