Le président Patrice Talon a promulgué la semaine dernière, la loi 2019-040 portant modification de la Constitution du Bénin, après son vote par l’assemblée nationale. L’ancien président de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Pascal Todjinou est revenu sur les innovations et l’esprit de cette loi modificative qui n’est en rien opportuniste ou une loi taillée sur mesure pour favoriser un homme. C’était au cours de l’émission ‘’Tour de garde’’ de la Golf Tv samedi dernier.
Finies les polémiques et suspicions ! Pascal Todjinou, syndicaliste ayant marqué son temps et acteur majeur dans les différents combats de lutte contre les révisions opportunistes de la Constitution au Bénin se dit content de la révision intervenue. Pour lui, le fait d’intégrer à cette loi modificative que « nul ne peut faire plus de deux mandats de sa vie », tranche avec les pratiques répandues sous les tropiques où la plupart des chefs d’Etat touchent les Constitutions en y insérant des articles qui font sauter les verrous de la limitation de mandats. Et justement, c’est la peur que la révision de la Constitution n’ouvre la porte à des mandats à vie aux princes au pouvoir, qui a suscité depuis toujours l’hostilité des Béninois à toute modification de la Constitution du 11 décembre 1990. Pascal Todjinou reconnaît qu’après un peu moins de 30 années de mise en pratique de la Constitution, plusieurs failles ont été décelées. «Il était donc temps de réviser cette Constitution…», au regard du contexte et des leçons tirées. Et les innovations apportées à la loi justifient amplement sa posture actuelle qui approuve entièrement la modification de la Constitution opérée par l’Assemblée nationale.
La première innovation de cette constitution qui réjouit l’ancien syndicaliste est celle relative à l’alignement des mandats et à l’organisation d’élections générales. Cette innovation est pertinente à ses yeux au regard du coût excessif des élections et des perturbations que chaque périodes électorales engendre pour le fonctionnement de l’administration publique et du pays entier. Le concept des élections générales insérées dans la Constitution est utile d’après l’invité. ‘’Je sais ce que l’organisation des élections coûte en terme de moyens financiers, ce que ça coûte comme énergie à déployer, ce que ça coûte comme ralentissement des activités économiques (…) ». En sa qualité d’ancien responsable de la coordination électoral départementale et d’ancien président de la commission électorale nationale autonome (Cena), Pascal Todjinou trouve qu’il est fondé à apprécier à sa juste valeur l’alignement l’organisation d’élections générales au Bénin.
Pascal Todjinou est aussi revenu sur l’innovation qui consacre désormais un poste de vice-président de la République dans la Constitution. Même si le fait l’a inquiété au départ, il a fait savoir qu’il approuve le fait au regard des explications qu’il a pu glaner à ce sujet. Le poste de vice-président vient en effet consolider l’idée d’alignement des mandats à tel enseigne que l’in disponibilité d’un président de la République en exercice ne puisse engendrer l’organisation précipitée d’une nouvelle élection présidentielle. ‘’ … dans l’ancienne Constitution, lorsqu’il y a indisponibilité du président c’est soir le président de l’Assemblée nationale soit le président de la Cour constitutionnelle qui assure son intérim et organise les élections (…). Le poste de vice-président vient régler le problème d’intérim…’’.
Dans tous les cas, l’ancien président de la Confédération générale des travailleurs du Bénin appelle les Béninois à s’approprier de cette Constitution révisée. Son application ne devra souffrir d’aucune ambigüité encore moins de dérapage. « La Constitution est révisée, promulguée, le peuple est tenu d’en prendre acte et nous devons aller à l’application. C’est la manière d’appliquer cette nouvelle Constitution qui va donner de la valeur à toutes les interventions du président Patrice Talon », va-t-il laisser entendre.
Tout comme l’ancien Sg/Cgtb, l’honorable Augustin Ahouanvoébla, un des initiateurs de la loi sur la révision de la Constitution, n’a pas manqué de lever l’équivoque, l’amalgame et autres commentaires autour dudit sujet. C’est alors, qu’il dissipe toutes les inquiétudes relatives au contenu de la loi promulguée par le chef de l‘Etat. Pour lui, il n’y a pas confusion à faire, car, les articles touchés ou ajoutés tiennent compte d’un certain nombre de paramètres et enjeux de l’heure. Il a entre autres évoqué les innovations contenues dans la nouvelle constitution : le Poste de vice-président, a chambre des comptes, la place importante de places exigées au profit des femmes pour siéger au Parlement. C’était ce dimanche, 10 novembre, lorsqu’il a été reçu sur l’émission ‘’90mn pour convaincre’’ de la radio Ortb.