Nouvelles habitudes dans la gestion de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Les populations des douze (12) villes du cordon sanitaire ont pris conscience de la situation en suivant les consignes données par les autorités quant au port obligatoire de masque à compter du mercredi 08 avril 2020 et ce, jusqu’à la fin de la crise sanitaire. Mais dans les officines, c’est déjà la rupture. Ce qui entraîne les populations vers les masques artisanaux.
L’évolution de la crise sanitaire due à la pandémie du covid-19 au Bénin, oblige le Gouvernement à prendre des mesures importantes pour contrôler la situation. Vingt-six cas (26) de personnes contaminées dont 5 guéries et un décès. Voilà le bilan enregistré actuellement par le Bénin dans cette guerre virale. Outre les autres mesures déjà indiquées, le Comité gouvernemental de lutte contre le coronavirus a décidé d’aller plus loin. Le port obligatoire de masque est exigé à tout le monde au niveau dans les douze (12) communes du cordon sanitaire. L’opération a démarré depuis mercredi où c’est un nouveau look qui s’observe dans les agglomérations et à travers les artères et rues, mais pour la bonne cause. Le combat contre l’ennemi invisible qui fait des dégâts est engagé. En effet, pour accompagner ses concitoyens, l’Etat béninois a mis des pharmacies des masques à vendre au prix subventionné de 200 FCFA. La possibilité est donnée à chaque Béninois d’acheter au plus deux masques par jour. Mais c’est difficile d’en trouver au moins un dans ces officines aujourd’hui.
Dans les pharmacies, plus de masque de deux-cent (200 Fcfa). C’est la rupture ! Mais à côté, d’autres masques sont proposés aux usagers/clients de ces pharmacies. Ils sont vendus au prix de 500 Fcfa chacun. ‘’Aux grands maux, les grands remèdes’’, dit-on. La nouvelle trouvaille pour éviter de tomber dans les mailles de la Police, présente sur plusieurs carrefours de la ville de Cotonou et dans les autres villes du cordon sanitaire, pour s’assurer du respect des consignes et pour infliger des sanctions aux contrevenants, c’était la ruée vers les masques artisanaux. Autrefois vendeurs de pur water, papiers mouchoirs, de bonbon et autres articles sur les carrefours et dans les feux tricolores, les vendeurs à la sauvette ont profité de la pandémie du covid-19 pour se reconvertir. Ils écoulent rapidement ces masques artisanaux confectionnés par des tailleurs et couturiers. Vendus à 100 FCFA, les masques artisanaux sont devenus l’apanage des populations du cordon sanitaire pour se protéger contre le coronavirus.
Anicet Zounli, chef d’atelier de coiffure dans le 6e arrondissement de Cotonou indique que les temps sont durs et que, pour acheter deux masques par jour, soit 400 F Cfa en une journée n’était pas facile et qu’il faut désormais, 500 F Cfa pour l’obtenir est plus que difficile par ces temps qui courent. « Nous sommes obligés de suivre les consignes du Gouvernement du Président Patrice Talon qui lutte inlassablement pour la fin du covid-19 au Bénin. Mais l’Etat doit accepter les masques artisanaux. Ils sont seuls à pouvoir nous aider à juguler la situation. Avec 200 F Cfa, tu as deux masques. Tu portes un le matin et tu changes dans l’après-midi. Le soir, tu peux encore laver et repasser et porter le lendemain. C’est très avantageux pour nous », a-t-il déclaré suite à un constat effectué dans quelques villes du cordon sanitaire, par constater l’effectivité de la mesure. «Il faut saluer l’ingéniosité des nos artisans couturiers et tailleurs béninois. C’est aller très vite. C’est rentrer rapidement dans les habitudes le port de masque. Puisque les masques artisanaux ne sont pas chers, les gens accourent vers nous pour les acheter. Mais, c’est selon les moyens de chacun. On a des masques de 100 Fcfa, de 200 Fcfa. C’est la qualité dans les pharmacies, mais les masques artisanaux ne sont pas aussi mauvais. Seulement, il faut prendre soin de leur confection. C’est une question de santé publique et moi j’attache beaucoup du prix à l’hygiène en confectionnant ces masques. Dans les sociétés, les gens font des commandes, nous vendons aussi aux populations», fait remarquer pour sa part, Pierre Salako, couturier styliste.