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Ministre Hounkpatin au sujet des chloroquines disponibles dans les pharmacies
‘’Ce n’est pas une permission donnée à la population pour se prévenir’
Photos Dr


Le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, face aux hommes des médias le lundi dernier a expliqué et est revenu sur certains détails nécessaires pour faire face à la pandémie Covid 19. Autrement, ces explications permettront aux populations béninoises quasi analphabètes de ne pas faire des amalgames et éviter des automédications, qui pourront entrainer d’autres complications sur les sujets concernés à l’avenir. Il s’agit du comprimé de chloroquine 250g qui sera désormais acquis au prix de 40 francs CFA auprès de la CAME et cédé sur prescription médicale à 50 francs CFA soit 500 francs CFA la plaquette. Connaissant la mentalité de la population, le ministre a très tôt fait pour clarifier la situation.

«Ce n’est pas une permission donnée à la population d’utiliser la chloroquine pour faire la prévention. Il ne s’agira pas pour les responsables d’officines pharmaceutiques ou leur dispensateur de remettre à tout venant la chloroquine. Il s’agira de répondre aux ordonnances édictées par le personnel médical régulièrement enregistré et exerçant sur le territoire béninois », prévient le ministre Benjamin Hounkpatin, pour dire qu’en ce qui concerne les officines pharmaceutiques, la démarche diagnostique est claire. Il a, à cet effet insisté que c’est une mesure sécurisée, en ce sens que, c’est sur prescription médicale que la chloroquine sera délivrée.

Parlant de l’hydroxychloroquine ou de la chloroquine, le ministre en charge de la santé a expliqué cette option du gouvernement béninois. Pour lui, ce choix n'est pas anodin. Il est basé dira-t-il sur un certain nombre d'éléments scientifiques et de constants probants. « Il s'agit notamment dans un premier temps, d'éléments scientifiques d'utilisation de la chloroquine pour d'autres types de Coronavirus avec succès notamment dans l'épisode de Strass qui a eu lieu en 2002 et 2003. En dehors de cela, il y a d'autres faits qui montrent que les personnes qui sont sous chloroquine déjà à longue durée, présentent faiblement ou ne présentent pas de Covid-19 », a-t-il détaillé. Aujourd’hui, martèle le ministre, quand on garde les réalités socioculturelles et économiques du Bénin, il faut se dire qu'avec cette preuve qui existe déjà montrant une certaine efficacité de la chloroquine sur la maladie surtout lorsqu’on s’y prend assez tôt, ‘’il est évident qu'on ne peut pas ne pas utiliser cette molécule qui nous par ailleurs nous est bien connue puisque nous l'avons largement utilisée depuis de nombreuses  années pour d'autres indications’’. Pour finir avec cette option, il laisse entendre que c'est tout cela qui a guidé le Comité d'experts qui a été mis en place par le Gouvernement dès le début à accompagner l'utilisation de la chloroquine et qui fait que le Bénin a fait cette option.

Par ailleurs, le ministre est revenu sur ce qu’on entend par le dépistage systématique. C’est alors qu’il dira qu’il s'agit d’une nouvelle stratégie mise en place. « Avant, nous intervenions pour le diagnostic devant les cas qui présentaient des signes et devant les sujets que nous avions mis en quarantaine et que nous devons faire sortir de la quarantaine. Mais là nous sommes rentrés dans la population et nous avons procédé à un dépistage systématique », a-t-il fait savoir. Toue chose justifiant selon lui qu’en quelques jours, on a connu cette augmentation exponentielle de cas positifs confirmés à 54 avec ces détails.

Abondant dans le même sens, le Professeur Kindé Gazard, membre du comité des experts a confié qu’au début, le Bénin qu’un seul thermocycleur. Le thermocycleur  est selon elle un appareil de laboratoire qui permet de dire que tel sujet est positif ou tel autre sujet est négatif. « Donc nous n’avions qu’un seul thermocycleur et quand l’épidémie s’est déclarée, et qu’on a commencé par avoir les premiers cas au Bénin, le  Gouvernement a fait diligence pour commander les thermocycleurs ». Il est important donc pour elle, de décentraliser ce diagnostic. Car, ce ne sera plus seulement Cotonou qui va confirmer et infirmer les cas. C’est une avancée considérable. D’autres aspects ont en outre été abordés au cours de cette conférence de presse.

 

Lire l’intervention du Ministre et du professeur Gazard.

Lire l’intervention du Ministre

Journaliste : Pourquoi le Bénin a fait le choix de l’hydroxychloroquine ou de la chloroquine?

Ministre : Ce choix n'est pas anodin. Il est basé sur un certain nombre d'éléments scientifiques et de constants probants. Il s'agit notamment dans un premier temps, d'éléments scientifiques d'utilisation de la chloroquine pour d'autres types de Coronavirus avec succès notamment dans l'épisode de Strass qui a eu lieu en 2002 et 2003. En dehors de cela, il y a d'autres faits qui montrent que les personnes qui sont sous chloroquine déjà à longue durée, présentent faiblement ou ne présentent pas de Covid-19. Ce sont des constats qui ont été faits. Et en dehors de cela, il faut savoir qu’il s’agit de politique à adopter. Aujourd’hui quand vous regardez les réalités socioculturelles et économiques de nos pays, il faut se dire qu'avec cette preuve qui existe déjà montrant une certaine efficacité de la chloroquine sur la maladie surtout lorsqu’on s’y prend assez tôt, il est évident qu'on ne peut pas ne pas utiliser cette molécule qui nous par ailleurs nous est bien connue puisque nous l'avons largement utilisée depuis de nombreuses  années pour d'autres indications.

C'est tout cela qui a guidé le Comité d'experts qui a été mis en place par le Gouvernement dès le début à accompagner l'utilisation de la chloroquine et qui fait que le Bénin a fait cette option.

 

 Qu'en est-il du dépistage systématique et de la prise en charge des agents de santé et des forces de l'ordre ?

Aujourd’hui dans le cadre de la riposte, les agents de santé sont les premiers sur la ligne de la riposte. Comme vous le savez, dans le cadre de la mise en œuvre de la mesure du cordon sanitaire, nos forces de défense et de sécurité sont positionnées. Cela fait que ces catégories sont à suffisance exposées. En ce qui concerne les agents de santé particulièrement, nous nous apprêtons à aborder une période critique. Comme vous le savez bien, la saison des pluies est en train de commencer et le Paludisme qui est la première cause meurtrière pour les enfants de 0 à 5 ans va s'établir. Et déjà, avec notre système de santé nous avions une certaine difficulté à faire face à la prise en charge du nombre de plus en plus important de cas de ces enfants. Pour accompagner les stratégies de prévention, il est important que les acteurs de la prise en charge qui doivent être au poste pour s’occuper des cas qui vont venir soient en très bonne santé. Alors, si les agents sont exposés à la Covid-19 et que peut-être la moitié des effectifs n’est  plus au poste nous allons assister à un désastre. C'est là toute l'importance d'assurer un dépistage systématique et une protection efficiente pour le personnel de santé qui est appelé par ailleurs à connaitre la résolution des problèmes de santé notamment du paludisme. 

 

Que peut-on comprendre par dépistage systématique ?

Il s'agit d’une nouvelle stratégie que nous avions mise en place. Avant, nous intervenions pour le diagnostic devant les cas qui présentaient des signes et devant les sujets que nous avions mis en quarantaine et que nous devons faire sortir de la quarantaine. Mais là nous sommes rentrés dans la population et nous avons procédé à un dépistage systématique. C’est cela qui a fait qu’en quelques jours, nous avons connu cette augmentation exponentielle de cas. C’est ce qui justifie le point qui a été fait. 

 

 Qu'en est-il des 27 cas guéris?

Pour parler de guérison, il faut dire que le cas qui est confirmé positif est, à la fin de son traitement, testé une première fois et si le résultat est négatif, il est testé une deuxième fois et si on a deux résultats négatifs, c'est à ce moment qu'on atteste de la guérison et qu'on l'autorise à sortir. Donc, les 27 cas guéris sont déjà sortis et sont de retour chez eux.

 

Qu’en est-il des officines pharmaceutiques par rapport à la cession de la chloroquine ?

 

En ce qui concerne les officines pharmaceutiques, la démarche diagnostique est claire. Nous avons insisté que c’est une mesure sécurisée en ce sens que c’est sur prescription médicale que la chloroquine sera délivrée. Il ne s’agira pas pour les responsables d’officines pharmaceutiques ou leur dispensateur de remettre à tout venant la chloroquine. Il s’agira de répondre aux ordonnances édictées par le personnel médical régulièrement enregistré et exerçant sur le territoire béninois. Donc, ce n’est pas une permission donnée à la population d’utiliser la chloroquine pour faire la prévention.

 

Intervention de Professeur Gazard

Je voudrais commencer par le diagnostic. Au début nous n’avions qu’un seul thermocycleur. Le thermocycleur  est un appareil de laboratoire qui permet de dire que tel sujet est positif ou tel autre sujet est négatif. Donc nous n’avions qu’un seul thermocycleur et quand l’épidémie s’est déclarée, et qu’on a commencé par avoir les premiers cas au Bénin, le  Gouvernement a fait diligence pour commander les thermocycleurs. C’est ce que vous avez réceptionné hier avec le Ministre des finances. Je crois que tout le peuple béninois l’a constaté. Je pense que c’est une avancée considérable qui va nous permettre d’accroître le diagnostic dans le pays. Il est important de décentraliser ce diagnostic. Donc, ce ne sera plus seulement Cotonou qui va confirmer et infirmer les cas. C’est une avancée considérable.



Antonin HOUNGBADJI
 
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