Quelques heures seulement après la rencontre de réflexion entre les acteurs politiques pour faire barrage à la candidature de Lionel Zinsou, la coalition anti-exclusion est montée au créneau. C’est à travers une déclaration de presse rendue public dans la soirée de ce mardi que Bernadin Aligbonon, responsable de cette coalition, a lancé la contre-attaque
. Pour lui, l’essentiel des arguments développés pour faire barrage à la l’avènement de Lionel Zinsou au pouvoir sont en contradiction avec le vécu et les actes des personnalités ayant organisé la concertation d’hier. Il relève la contradiction qui sort des arguments avancés en faisant le parallèle entre ce dont le Bénin, les Béninois et les acteurs du front anti-Zinsou bénéficient de la France sans rechigner, et cette campagne de dénonciation de la France-Afrique. Lisez-dessous, l’intégralité de la déclaration de la coalition anti-exclusion.
Coalition Anti Exclusion
DÉCLARATION
Le 05 janvier 2016, certaines personnalités politiques de notre pays avec à leur tête l’ancien président de la république Nicéphore SOGLO se sont réunies aux chants d’oiseaux de Cotonou pour dénoncer ce qu’ils appellent la recolonisation de notre pays par la France. L’essentiel des arguments qu’ils ont voulus politiquement pertinents s’est organisé autour des points ci-après :
- Lionel Zinsou serait le candidat imposé,
- La France engagerait à travers ce candidat, la recolonisation de l’Afrique et le Bénin serait la terre de l’expérience,
- Lionel ZINSOU ne serait pas un Béninois ou pas assez et ainsi, il n’a pas les mêmes droits que les autres Béninois.
S’il faut ranger au titre de la politique, le combat contre la candidature de Lionel Zinsou, il est étonnant que de grandes personnalités se servent d’arguments aussi vaseux, vides, creux et légers. Posons-leur, quelques questions qui nous emmènent à ne pas prendre leurs arguments au sérieux.
1- La France était-elle absente du Bénin au point où ce soit par Zinsou Lionel qu’elle revienne chez nous ?
2- A supposer que le projet de la France soit la recolonisation, qu’attendent nos imminentes personnalités pour expliquer comment et pourquoi et en quoi Le Premier Ministre est une pièce centrale de cette nouvelle politique étrangère de la France ?
3- Nous sommes d’accord que celui qui n’est pas Béninois ne peut être président au Bénin mais n’est-ce pas plutôt anti constitutionnel et anti démocratique que des Béninois déclarent que leur frère ne doit pas être candidat ? Parce qu’au total aucun d’eux, ne dit que Zinsou n’est pas Béninois.
A présent, osons quelques comparaisons en observant bien ce comité qui se décide de sauvegarder les intérêts du Bénin et qui dénonce la France -Afrique.
- Lionel ZINSOU est à la fois Français et béninois, oui mais qui, parmi eux, n’a pas la double nationalité ?
- Lionel ZONSOU a été en France dernièrement et ce serait la preuve que les négociations y ont été bouclées, oui mais qui parmi eux n’a pas été à Paris en décembre dernier?
- Pourquoi, ne refusent-ils pas les prêts et autres garanties que la France nous accorde relativement aux routes, à l’eau et dans d’autres secteurs ?
- Quand ils tombent malades, pourquoi ne refusent-ils pas d’aller en France pour se soigner ? Est-ce la France qui les avait empêchés d’équiper les hôpitaux nationaux qu’ils considèrent toujours comme des centres de santé ou les soins ne sont pas de qualité ? Et agir ainsi, n’est-ce pas encourager aussi la FRANCEAFRIQUE ?
- Et pourquoi ne s’empêchent-ils pas d’envoyer leurs enfants dans les universités françaises ? Sauf que pour eux, agir ainsi, ce n’est pas entretenir la FRANCEAFRIQUE. C’est plutôt quand un Béninois veut diriger le Bénin qu’ils y voient la FRANCEAFRIQUE.
- Quand la grande majorité de cette classe politique bénéficiait de bourses françaises pour se faire former en France, c’était aussi la FRANCEAFRIQUE mais la bonne.
- Pourquoi ne s’engagent-ils pas à mobiliser ce qui leur reste de militants pour marcher sur l’assemblée nationale et protester contre la FRANCEAFRIQUE lors des sessions parlementaires de ratification des accords de prêts ou d’annulation de dette ?
Quant à l’argument relatif à la secte islamiste Boko Haram qui menacerait le Bénin dans la perspective de l’avènement de Lionel Zinsou au pouvoir à Cotonou, il faut se demander aussi pourquoi ladite secte islamiste n’a pas attendu que le Cameroun et le Niger soient dirigés par des présidents « imposés » par la France pour les attaquer. La vérité Boko Haram comme tout groupe armé a besoin de bases arrière et le Bénin n’offre pas cette garantie. En effet, les frontières du Bénin avec le Nigéria sont à plus de 5.000 kilomètres du théâtre des opérations des islamistes. Et les villages qui sont attaqués au nord du Cameroun et au sud du Niger sont dans un rayon de 50 kilomètres du lieu de repli de la secte.
Au total les arguments utilisés pour nuire à la candidature de Lionel Zinsou sont des arguments politiques qui doivent être considérés comme tels afin que le vrai débat, celui du développement à travers les projets de société reprenne la place qui est la sienne. Quant à nous, nous réaffirmons que Lionel Zinsou est le meilleur Béninois candidat au jour d’aujourd’hui et nous ferons le combat avec et pour lui parce que ce combat est celui de la victoire et du Bénin. C’est pourquoi, nous lançons maintenant et ici, un appel sincère et pressant à tous les démocrates soucieux de l’alternance en démocratie afin qu’ils se joignent à nous pour le combat de la démocratie et pour un meilleur positionnement du Bénin sur la scène internationale.
OSONS COMBATTRE L’EXCLUSION
VIVE LE BÉNIN
VIVE LA DEMOCRATIE
Bernardin ALIGBONON