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Jock Adammado, Président du Mouvement ‘’Le Bénin en Marche’’ sur ‘’Invité spécial de Le Matin’’
‘’…La question du parrainage devrait avoir été plus tôt débattue’’
DR
Jock Adammado, président du mouvement Le Bénin en marche


Jock Adammado, Président du Mouvement ‘’Le Bénin en Marche’’ était l’invité de ce weed-end de l’émission ‘’Invité Spécial’’ du Quotidien Le Matin. Il a essentiellement été questions de décrypter l’actualité nationale relative au parrainage, la mission et la vision de son mouvement politique et bien d’autres sujets politiques. Sur la polémique autour du parrainage, l’invité, estime que la question de l’opportunité ou non du parrainage devrait avoir été débattue plus tôt. Plus loin, il ajoute que si tout le monde est d’accord sur une même question dans une République alors on cesserait d’être une République, pour dire que le débat qui se mène actuellement dans le pays est bel et bien signe de la vitalité de la démocratie béninoise. Lire ci-dessous la première partie de l’émission. 

e Matin : Le mouvement «Le Bénin en marche» a été porté sur les fonts baptismaux, le mercredi 2 décembre dernier à Cotonou, en présence de plusieurs acteurs politico administratifs soutenant les actions du chef de l’État. A l’occasion, les réalisations du quinquennat en cours ont été vantées pour inciter les indécis à accorder un second mandat à Patrice Talon. Alors, c’est quoi «Le Bénin en marche» ? (objectifs, vision et mission). N’est-ce pas un creuset de trop ?

Jock Adammado: Le Mouvement ‘’Le Bénin en Marche’’ est un regroupement de personnes de différents âges et de diverses catégories de notre société, qui ont en commun l’intérêt pour le Bénin, qui se développe, qui se révèle, un Bénin qui progresse et qui garantit à chacun de ses citoyens un mieux-être. C’est donc pour cet objectif que les hommes et femmes présents au sein du Mouvement Le Bénin en Marche ont décidé d’œuvrer pour apporter leur pierre à l’édification de ce qui apparaitra bientôt comme le plus grand monument en terme d’œuvre patriotique que des citoyens ont pu se mettre ensemble pour bâtir. C’est-à-dire le Bénin de demain, le Bénin de nos rêves, le Bénin qui tiendra les promesses, le Bénin de nos pères fondateurs. Déjà je vais dire que lorsqu’il s’agit de l’œuvre citoyen, lorsqu’il s’agit de la manifestation patriotique, aucun regroupement, aucune formation, aucune initiative n’est de trop.  

Quelle lecture faites-vous par rapport aux réformes du système partisan, notamment le parrainage au Bénin??

La réforme du système partisan est éprouvée avec ce qui se fait. La réforme du système partisan, avait pour but essentiel de réduire, de limiter, sinon pourquoi pas de de supprimer les initiatives à portée individualiste qui ont tendance à fragiliser l’action collective, qui ont tendance à sacrifier l’intérêt général, qui ont tendance à soumettre l’Etat à l’intérêt des individus. C’est pour cela que nous sommes d’accord pour la réforme du système partisan. Il ne s’est jamais agi en réalité d’émousser les ardeurs des personnes, des Béninois qui avaient envie de démontrer leurs patriotismes à travers leur citoyenneté active. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Pouvez-vous rendre compte de ce qu’aujourd’hui bien que la réforme du système partisan a été initiée. Elle a commencé par être mise en application. Elle a besoin d’être mise en expérience. La phase dans laquelle nous sommes aujourd’hui, au bout d’un moment, une évaluation se fera pour que les points forts ou non soient améliorés. A cette occasion, il y aura forcément des corrections qui vont être apportées, et il y aura des réaménagements qui vont être apportés. Nous avons d’ailleurs eu la preuve lors des élections  communales de 2020. Au terme de cela, on aura les outils et des éléments comme des ingrédients nécessaires pour faire en sorte que l’on définisse le modèle qui convient le mieux à notre sociologie, à l’aspiration du peuple, parce que tout part de là. Tout ce que l’on fait, c’est pour le peuple. La meilleure façon d’impliquer le peuple justement, c’est que les initiatives des formations politiques qui sont les mouvements puissent continuer, puisque ce sont eux qui aujourd’hui ont la facilité pour aller vers la base. Tout est là en réalité. L’enjeu aujourd’hui est au cœur des populations. Il faudrait que les populations puissent comprendre ce qui se fait. Et pour qu’elles puissent comprendre, il faudrait que cela leur soit expliqué, vulgarisé. Il faudrait qu’on soit à leur écoute, qu’on les entende, qu’on prenne les inquiétudes. Et que tout cela soit remonté d’une manière ou d’une autre, pour que les décideurs politiques en prennent en compte pour faire mieux. Aujourd’hui, la réforme du système partisan est également une tendance à encourager, à redonner un nouvel emprunt, un nouvel élan au militantisme qui est malheureusement devenu une denrée rare au cours de ces dernières années à la faveur de tout ce qui a eu comme perversion de l’arène politique. Les mouvements aujourd’hui sont un creuset qui donne l’occasion aux militants de se préparer, de ce fait donc, un charisme de pouvoir se construit et adhéré à des idéaux que nous aboutissons à atteindre l’objectif qui a gouverné l’élaboration et la mise en place de la réforme du système partisan.

 A votre avis qu’est-ce qui est encore possible à faire aujourd’hui pour sauver les meubles?

Voyez-vous, l’histoire politique de notre pays depuis l’avènement du renouveau démocratique a démontré que les hommes qui ont accédé à la fonction suprême, la fonction du président de la république ont souvent émané du néant, ont souvent été présentés comme des oiseaux rares. Il a toujours, été impossible pour les formations politiques qui existaient à l’époque de présenter de soutenir et de faire gagner des candidats. Il est toujours apparu des hommes présidentiels au tour du quel les partis se sont bâtis et qui ont tendance a fait des partis leur propriété et après quand ces hommes d’une manière ou d’une autre doivent essuyer des déboires, leur formation politique s’envole. C’est donc dire qu’il a toujours été difficile pour ceux qui ont fait carrière dans la politique de convaincre à l’approche des joutes électorales découragent. Aussi bien les élus quelques soit (élus nationaux, locaux, à tel point que tous ces hommes présidentiels ont toujours d’une manière ou d’un autre été mis en lumière par les acteurs politiques qui sont ces élus et la problématique du parrainage aujourd’hui ne fait que refléter cela. Il a fallu que l’on insère ces dispositions dans le code électoral aujourd’hui n’aurait-il pas fallu, Je pense que la question de l’opportunité du parrainage devrait avoir été débattue plus tôt. C’est en cela que je voudrais exhorter les acteurs politiques de toute bord, quelle que soit leur sensibilité à savoir choisi leur combat, à savoir réaliser ou du moins à savoir mener les luttes qu’il faut au moment où il le faut, puisse que c’est une question d’opportunité, c’est une question de timing. Lorsqu’une disposition pourrait poser problème, c’est au moment de son élaboration que l’on devrait s’activer véritablement. Ce qui s’est passé au cours de ces dernières années, c’est que l’on a souvent déplacé le débat. De telle sorte qu’au moment où il faut mener les débats, on mène d’autres débats et on se retrouve après devant le fait a accompli. Je voudrais mettre les acteurs politiques de toute tendance confondue face à leur responsabilité. Lorsqu’une loi promulguée, c’est que des gens ont réfléchi pour la voter. Ce code électoral d’une manière ou d’une autre a été voté par des acteurs politiques. Que l’on ne se leurre pas. Que l’on ne se trompe pas. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Pour la plupart, ce sont des mêmes acteurs politiques que nous voyons depuis 20 ans 30 ans, qui changent de bord à un moment ou à un autre, selon le régime.

 C’est en cela qu’on veut travailler avec un thème désormais. Les mêmes qui se retrouvent du même bord aujourd’hui, on a, à un moment donné ou à un autre soutenu et encouragé la même chose. Il faudrait que le débat soit objectif. Il faudrait que ce que l’on poursuit comme objectif soit muris par la recherche de l’intérêt général. On ne peut pas chercher à être candidat pour diriger un pays sans avoir la capacité de convaincre des élus, qui dans le meilleur des cas sont des leaders politiques. C'est-à-dire, des personnes à travers lesquelles se reconnaissent un groupe de personnes. Des personnes auxquelles s’identifient des communautés. On ne peut pas chercher à être président de la République sans chercher à convaincre d’autres personnes. Ailleurs, on fait des primaires ou au sein des partis vous devez convaincre des gens après ça vous avez besoin des parrainages où les nombres sont plus élevés. Là, on nous dira peut-être que nous n’avions pas encore atteint la maturité comme ces pays en la matière. Je vous dirai que nous avons peut-être à un moment donné opter pour des modèles comme je le disais tantôt adaptés à nos réalités. Nous devons accepter de faire les expériences d’abord. Laissons le temps au temps pour que les expériences puissent aboutir. Vous serez d’accord avec moi pendant pratiquement 30 ans, nous sommes restés, installés dans un perpétuel mouvement de substitutions de contestation, de méfiance et cela n’a pas permis de toujours nous assoir pour disséquer notre modèle et parvenir à élaborer un, qui nous ressemble, que nous acceptons. Ne nous y trompons pas. Ce sera de leurre de penser que  tout le monde sera d’accord sur certains sujets. Si tout le monde est d’accord sur tous les points dans une République alors nous cessons d’être une République. Même dans une famille, dans un foyer, qui est la partie la plus microscopique, tous les enfants ne s’entendent pas toujours. Qu’en sera-t-il alors pour une Nation, au plan macroscopique. Nous avons souvent vu dans ce pays des mêmes frères être opposants et sont allés à des élections l’un contre l’autre, affiché des aspirations différentes pour défendre des visions différentes. C’est cela la vitalité d’un pays en démocratie. On n’est pas toujours appelé à être d’accord sur tout. Mais ce qu’il faut privilégier au-delà de tout, c’est que le désaccord et l’accord dans un système démocratique ne s’expriment pas par une seule façon. C’est dans les urnes et même quand on n’est pas d’accord avec un système,  on sort pour aller voter. On n’est pas obligé de voter pour le système. On sort et on exprime son droit de vote. On ne bloque pas l’évolution des choses on n’interrompt pas le court des choses simplement parce qu’on n’est pas d’accord. On se bat plutôt par des moyens et stratégies efficaces et pacifiques. Mais ce n’est pas avec les armes, ni violence. Aucun homme n’est parfait, autrement on cesserait de faire ce que nous faisons. Vous, de par votre travail d’investigation de journalisme, vous cesserez d’attirer l’attention, vous cesserez de tirer la sonnette d’alarme, rien ne peut être jamais parfait. Il y aura toujours à améliorer et on doit le faire en gardant à l’esprit que force doit rester à la loi.

L’opposition, l’aile du parti Les démocrates et le front pour la restauration de la démocratie risque-t-elle définitivement de ne pas aller à la prochaine présidentielle ?

Aucune opposition n’est supérieure à l’autre. Les Fcbe et le camp du duo Corenthin Kohoué-Irenée Agossa ont toujours chanté qu’ils sont de l’opposition. Et comme je l’ai dit tantôt, on ne peut pas toujours attendre le dernier moment pour verser dans l’impréparation, l’improvisation, et être surpris des résultats issus des urnes. Nous l’avons entendu. C’est pourquoi, je vous dis des mauvaises luttes se font aux mauvais moments. L’opposition aurait pu très tôt engager les démarches de débats avec son vis-à-vis. Mais lorsqu’on s’est affiché opposant à la démarche même de l’obtention du parrainage quelque part, on aurait perdu du temps, on aurait bien fait de commencer plutôt et à un moment faire constater que nous avons tout faire mais cela n’a pas marché.

Vous n’allez pas dire cela. Le professeur Joël  Aïvo et beaucoup de personnalités politiques tirent depuis la sonnette d’alarme. Voyons ?

Joël  Aïvo est enseignant pour qui  beaucoup d’apprenants ou non, ont de la sympathie et du respect. Moi, j’ai eu personnellement du mal à une seule fois comprendre : c’est quoi son projet de société. Je l’ai écouté être beaucoup plus dans la critique et dans la critique négative je veux dire quoi ? Critiquez l’action d’un gouvernement, c’est un acte de citoyenneté qu’il faut même encourager mais quand on critique, il faut être en mesure d’afficher l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre ce qui est bien fait et de suggérer des pistes d’amélioration sur ce que l’on pense être insuffisant. Mais lorsqu’un régime, un chef d’Etat est dans l’action de construction d’un pays que d’emblée, on dit que tout ce qui est fait est mauvais quelque part, on a du mal à comprendre cela. Et je le redis, on ne dit pas que tout est parfait parce que tout ne peut être parfais jamais. Il faut déjà savoir si on ne reconnait ce qui est bien fait on ne donne aucune garantie que si soi,  on a l’occasion de le faire, on va préserver ce qui est bien fait. Ça veut dire qu’on va venir un peu comme avec un coup de bâton dans la fournière, on va détruire tout ce qui a été construit. Nous, au niveau du mouvement Bénin en marche, notre  premier cheval de batail est la préservation des acquis de développement. Parce qu’on se dit qu’il ne faudrait plus que l’on soit chaque fois dans un perpétuel recommencement quand on change de régime. Il faut qu’on marque maintenant un arrêt. Pour qu’on puisse se dire  d’accord au bout de cinq ans nous sommes parvenir à réaliser comme acquis, pour 10 ans voilà. Si nous avons progressé, si même il devrait y avoir plus tard, une alternance il faudrait que des acquis soit des acquis parce que c’est à cette seule condition que nous parviendrons à redorer le blason de notre pays. Ce n’est qu’en investissant ou à peindre en noir tout ce qui est fait quand ce n’est pas soi, puisque demain on peut être amené à être là. C’est en cela que je voudrais inviter les uns et les autres quand on prend un président de la République, voyons l’institution, quand on va vouloir parler du candidat c’est tout autre chose. Mais quand le président est en fonction, voyons l’institution, considérons l’institution et qu’on puisse toujours se dire qu’un jour, ça peut être nous. Et lorsque nous sommes acteurs politiques, nous avons le devoir d’éduquer la population, nous avons l’obligation de parler vrai au peuple. Et parler vrai au peuple, c’est pouvoir lui dire ce qui est bien. Voilà ce que nous reprochons, mais derrière voilà ce que nous proposons, pour que cela soit amélioré. Allez négocier un parrainage, c’est d’abord proposé aux gens un projet de société qui leur fait rêver.

Propos recueillis par la Rédaction et transcrits par Joël WONOUSSO  Coll ext

 

 



Joël WONOUSSO, Coll ext
 
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