Polémiques autour de l’établissement de la nouvelle carte universitaire consensuelle
Les membres du gouvernement
Les députés ont réussi à arracher du gouvernement à travers son ministre en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Marie Odile Atanasso, l’engagement du gouvernement Talon à organiser un séminaire au cours duquel, en collaboration avec les représentants du peuple, produiront une nouvelle carte universitaire du pays, en remplacement de celle arrêtée par le gouvernement au cours du Conseil des ministres du 27 juillet 2016.
Les députés ont abondamment critiqué la nouvelle carte universitaire arrêtée par le gouvernement. Les critiques ont tellement été acerbes que la ministre de l’enseignement supérieur s’est vu obligée au nom du gouvernement, de prendre l’engagement de soumettre l’actuelle carte universitaire à l’amendement. C’est-à-dire à la modification. C’est cette modification qui suscite des interrogations au vu des critiques divergentes formulées par les députés.
La majorité des députés réclament que soit maintenue l’ancienne carte universitaire. Ces derniers exigent que soient maintenus, les 7 universités multithématiques crées et les 22 centres universitaires. Ces députés estiment que le fait de ramener le nombre d’universités à 4 qui vont phagocyter les 22 centres universitaires, a comme principal inconvénient, la diminution du nombre d’universités dans le pays au moment où les deux principaux universités que sont Parakou, et Abomey-Calavi connaissent des effectifs pléthoriques.
Ces députés trouvent aussi que ces universités qui devraient être supprimées selon la nouvelle carte universitaire, participent à l’émancipation et au désenclavement des localités qui les abritent. Les mêmes députés trouvent que certaines universités qui devraient être supprimées, existent déjà physiquement à travers des constructions qui ont déjà atteint environ 50 à 75% de taux d’exécution. Une autre vague de députés, demande que la carte actuelle arrêtée par le gouvernement soit maintenue en l’état, puisqu’elle correspond à la tension de la trésorerie qui impose à l’Etat d’être sobre dans ses réalisations.
En passant en revue, les deux positions des députés, on se demande si le consensus sera vraiment obtenu au cours de ce séminaire tant les divergences sont perceptibles. D’une part, les députés qui demandent le maintien de l’ancienne carte universitaire qui comporte 22 centres universitaires et 7 universités, et d’autre part, les députés qui réclament l’adoption de la nouvelle carte universitaire, il a, à espérer que puisse être trouvé, un terrain d’entente. Autrement, le juste milieu par lequel, chaque camp acceptera de faire des concessions.
Ces concessions consisteront pour le gouvernement par exemple à intégrer les critiques qui ont été faites sur sa nouvelle carte universitaire et donc certaines sont fondées. A l’exemple de celles qui trouvent que l’université d’agriculture ne peut pas partir de Kétou qui regorge plus d’espace soit plus de 1000 ha de dotation, pour Porto-Novo qui est la capitale politique, et où il sera difficile de trouver un terrain conséquent pour des travaux pratiques. Proposant que soit plutôt maintenue plutôt à Porto-Novo, l’université multithématique.
Il faudra aussi d’autre part, que les députés qui demandent le maintien dans l’intégralité, de l’ancienne carte universitaire, acceptent d’assouplir leur position, en reconnaissant par exemple qu’il n’est pas possible de conserver à l’état, les 7 universités et les 22 centres universitaires. Parce que personne ne peut nier le fait que l’existence de tel nombre de centres et d’’institutions universitaires, a un coup, à moins de vouloir se doter des universités par pure satisfaction, il reste que si l’on veut rester sérieux, il y a lieu de réduire quand même le nombre d’universités et de centres universitaires.
Reste seulement que les différentes parties puissent faire preuve d’objectivité au cours de ces échanges dont l’issue sera de produire la nouvelle carte universitaire consensuelle. Pour y parvenir, les participants devront se départir des considérations subjectives et intégrer le bon sens. Il sera question d’abandonner des positions radicales pour accepter des compromis qui, seuls peuvent permettre de produire une carte qui à défaut de satisfaire tout le monde, rapprochera beaucoup lus les différents camps.