Le président Patrice Talon nonobstant sa volonté, sa détermination, son engagement à découdre avec la corruption dans l’administration publique béninoise depuis sa prise de pouvoir en 2016, des anciennes pratiques (détournement et corruption) au Bénin, y résistent toujours. Face à cette situation qui met à rude épreuve les réformes en la matière sous la rupture, il est donc important de changer paradigme ou d’approches.

«Détournement, corruption, malversation, mauvaise gestion…, X société gate ou Y société gate dans des services étatiques béninois». Ce sont entre autres expressions ou mots qui courent depuis peu les lèvres et défraient la chronique nationale. La dernière qui fait actuellement le chou à la crème au Bénin en date du mercredi 7 juillet dernier. Il s’agit de la haute mafia à l’Agence nationale des transports et terrestres (ANaTT) où de nombreux cas de corruption ou de mauvaise gestion ont été révélés et des poursuites judiciaires sont à cet effet engagées contre les concernés. Ici, selon le communiqué du conseil des ministres, un audit réalisé sur la période de 2016 à 2020, a fait ressortir de graves irrégularités. C’est alors qu’au cours de cette période sous revue, il est noté des manques à gagner estimés à 13,6 milliards de FCFA dont 1,3 milliard de FCFA concernant des décaissements relatifs à des marchés irrégulièrement passés, 191 millions de FCFA s’agissant de paiements pour des actes anormaux de gestion et 12,1 milliards de FCFA au titre de présomptions de fraude dans le cadre de la gestion des opérations d’immatriculation. Toujours à la lecture du communiqué du conseil, lesdites présomptions sont notamment relatives à des cas de véhicules non dédouanés qui ont été immatriculés, soit 2646 véhicules au total, représentant un préjudice financier d’environ 7,9 milliards FCFA, ainsi qu’à de dossiers d’immatriculation dont les quittances de paiement n’ont pu être fournies. Y figurent aussi, des cas d’usage non élucidé d’intrants d’immatriculation acquis par l’Agence au cours de la même période. Toute chose pour l’instant a coûté le poste des cadres de la structure. C’est dire que le Conseil a décidé de relever de leurs fonctions, messieurs Thomas Agbeva, ancien Directeur général de l’Anatt et actuellement conseiller technique du ministre des Infrastructures et des Transports, Félix Jonas Koukoui, Directeur des Titres de transport, Malik Bagnan, Directeur administratif, Dominique C. P. Boko, Agent comptable et Charles J.M. Zoglobossou précédemment Personne responsable des marchés publics. Des poursuites judiciaires appropriées seront également engagées à leur encontre, ajoute le conseil. Le Conseil a de plus ordonné la transmission au ministre de la justice et de la législation ainsi qu’au Directeur général des Douanes, aux fins de poursuites, de la liste des propriétaires. Voilà un autre cas de mauvaise gestion qui vient une fois défier les réformes initiées par le gouvernement de la Rupture pour l’assainissement des finances publiques.  

Malgré la Criet et la dématérialisation !

A l’instar de l’ANaTT, plusieurs autres structures de l’Etat végéteraient, bafoueraient, ou opéraient clandestinement nonobstant les réformes engagées par le président Patrice Talon pour éradiquer ces vieilles pratiques qui inhibent le réel décollage de l’économie nationale et par ricochet le développement du pays. Parlant des réformes et actions pour dissuader ou mettre fin à ce fléau, on peut entre autres mettre en relief la création et la mise en service de la Criet, qui fait non seulement courir beaucoup de fonctionnaires de l’Etat ou non d’une part mais aussi et surtout agit sur la psychologie de tout citoyen béninois ou non. Aujourd’hui au Bénin, beaucoup craignent cette Cour spéciale qui continue de dicter sa loi pour le bon fonctionnent des    en l’espèce. Mis à part cette structure gendarme, on peut signaler les nombreuses actions engagées dans la dématérialisation des services de l’administration publique. Au Bénin depuis quelques années sous le régime Talon, des milliers d’usagers de services publics poussent un ouf de soulagement à travers le e-service qui avance progressivement pour leur bonheur. Et tout ceci pour réduire certaines pratiques et qui tentent parfois des agents de la fonction publique à la corruption, détournement ou autres cas de mauvaise gestion).

Allez plus loin maintenant !

Face à ce phénomène qui est encore tenace comme du fer, beaucoup d’observateurs et analystes politiques tout en saluant les efforts du gouvernement Talon pour sa rigueur dans la gestion des affaires publiques, estiment qu’il est fondamental d’intensifier les initiatives en cours, de généraliser et de rendre régulier les audits dans les sociétés étatiques. «Moi, je félicite le chef de l’Etat pour son engagement et sa volonté dans la bonne gouvernance. Je souhaite que le gouvernement fasse régulièrement les audits dans ces sociétés. Il faut le faire 6 mois, 1 an, 2 ans ou 3 ans au lieu d’attendre 5 ans ou plus avant de le faire. Toute chose permet aux Dg de faire ce qu’ils ne pensent pas. Trop de temps à un poste pousse à tout», préconise Paul Irénée Dossou Yovo, gestionnaire et acteur politique. Tout comme lui, Henri Atankou Directeur d’école suggère et recommande de ne plus attendre que les directeurs ou responsables au plus haut niveau des sociétés ne quittent pas leur poste avant qu’on audite leur gestion». Le Béninois est dur d'oreille, il faut donc que le président Patrice Talon aille encore plus loin dans les sanctions.