Comme annoncé, le procès du professeur à l’Université d’Abomey-Calavi, Joël Aïvo a démarré ce jeudi 15 juillet 2021 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Porto-Novo. Quelques heures après des échanges judiciaires, le dossier a été renvoyé au 05 août 2021 à cause d’une mésentente entre la défense et le ministère public.
Trois mois après son incarcération à la prison civile de Cotonou, l’universitaire Joël Aïvo poursuivi pour « blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’Etat » dans le cadre des violences survenues en avril dans certaines communes au lendemain de la présidentielle d’avril 2021, a comparu pour la première fois ce jeudi 15 juillet 2021 à la Criet. Aux côtés de l’opposant béninois, candidat recalé à la présidentielle d’avril 2021, trois autres personnes mises en cause dans le même dossier. Dans la salle d’audience, on notait la présence de Me Robert Dossou, l’un des avocats de l’opposant Joël Aïvo de même que plusieurs proches à lui dont son Directeur de cabinet, Barakatou Sabi Boum et des parents.
A l’entame du procès, le président de céans, Guillaume Laly a invité le professeur Joël Aïvo et ses trois co-accusés à la barre. Seulement Aïvo et deux autres co-accusés ont répondu présents. Le troisième co-accusé dans le dossier est absent. C’est alors que quelques minutes plus tard, le magistrat a suspendu la séance afin de s’imprégner des motifs justifiant l’absence du co-accusé Boni Saïd. Pendant ce temps, Me Robert Dossou a invité hors de la salle, tous les avocats constitués dans le dossier Aïvo pour un conciliabule.
A la reprise de l’audience, le président de céans Guillaume Laly a demandé à nouveau aux mis en cause dans cette affaire à se présenter à la barre. Dans leur déposition, ils ont tous plaidé "non coupable". Le Procureur spécial près la Criet, Mario Elon’m Mètonou a demandé au juge de céans de se déclarer incompétent et de renvoyer le dossier en instruction. Les trois autres personnes impliquées dans ce dossier sont Dotou Alain Gnonlonfoun, comptable de Aïvo ; Moudjaïdou Ibrahim Bachabi, un militaire et enfin Issiakou Bio Saré, un responsable d’entreprise.
Discorde entre avocats et ministère public, le procès renvoyé au 5 août
La défense du professeur Joël Aïvo et de ses co-accusés est coordonnée par Me Robert Dossou. Prenant la parole en première position la parole, Me Didè a battu en brèche la demande d’incompétence réclamée par le ministère public. Il a ensuite fustigé les propos tenus par le Procureur spécial sur les chefs d’accusations d’atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux. Selon lui, la qualification des faits par le ministère public est personnelle. « Il n’y a aucun élément nouveau et il demande à la cour de se déclarer incompétente. S’il n’y a pas eu des débats judiciaires, il n’y a pas de jugement. Le ministère public a violé certaines dispositions de l’article 402 du Code de procédure pénale pour en arriver là si les prévenus doivent comparaitre en flagrant délit », a-t-il martelé.
A sa suite, le Procureur spécial a tenu justifier sa demande d’incompétence. Il a indiqué à la cour que les deux autres prévenus sont en fuite et qu’ils doivent être obligatoirement au procès pour répondre de leurs actes. Ses dires ne reçoivent pas l’assentiment du Me Robert Dossou qui a tenu démontrer à la cour qu’accepter la requête du ministère public serait une erreur. A cet effet, il a demandé la liberté provisoire de Joêl Aïvo et de tous les autres co-accusés. « Les faits reprochés sont assez graves et la demande de mise en liberté provisoire est prématurée a rétorqué, le magistrat debout Mario Mètonou. « C’est extraordinaire d’entendre le ministère public faire une copie-collé d’un autre dossier. Il a voulu changer la procédure. Mes clients n’ont rien à foutre dans ce dossier. Ils méritent la liberté provisoire », a lancé Me Stanic Adjacotan. « Les deux autres prévenus militaires n’ont jamais eu de contacts avec Joël Aïvo. Le mandat de dépôt est totalement illégal », a renchéri Me Didè.
Au regard des attaques et des contre-attaques judicaires qui a monté la tension de part et d’autre, le président de céans a décidé de prendre ses responsabilités. Il a suspendu la séance et a renvoyé le dossier au 5 août 2021 A cette audience, le juge de céans, Guillaume Laly aura à se prononcer d’une part sur la remise en liberté et d’autre part sur l’incompétence de la cour formulée par le Procureur spécial, Mario Elon’m Mètonou.
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