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Vente autorisée des produits vivriers saisis par des commissariats
Ce que pense Noël Tchadaré du Cosi-Bénin


Le ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Raphael Dossou Akotegnon a, par une correspondance adressée aux préfets de départements, détaillé le processus de vente des produits saisis dans le cadre du contrôle des exportations de vivres de premières nécessités. Cette décision pourtant saluée du  ministre  semble manquée de garde- four selon  certains acteurs de la société béninoise en l’occurrence le syndicaliste Noël Tchadaré, secrétaire général de la Cosi-Bénin.

«Nous sommes dans un pays de droit. Moi, je pense qu’il fallait une décision de justice pour statuer sur ces dossiers avant que les commissariats concernés ne procèdent à cette opération suivant la décision du ministre», a fait savoir Noël Tchadaré, secrétaire général de la Cosi-Bénin, lorsqu’il était reçu ce dimanche 18 juillet sur l’émission, ‘’Zone Franche’’ de canal 3 Bénin. De plus, à l’instar du Sg/Cosi Bénin, Pierrette Afiavi Gounon, jeune juriste, a émis les mêmes inquiétudes en affirmant qu’une décision de la justice est nécessaire et capitale en amont à cette correspondance du ministre. «Même si la décision mérite d’être encouragée et participe à la promotion de la question de sécurité au niveau de certains territoires où des commissariats sont compétents, il a juste manqué une étape importante. Il s’agit d’une décision de justice, où le procureur ou un service compétent constate et tranche avant la décision du ministre. Il souffre ou pose alors ici, selon moi, d'un problème juridique», a-t-elle martelé.

Par ailleurs, l’invité de canal 3 n’a pas occulté de féliciter le président Talon et son équipe pour les prouesses réalisées depuis leur arrivée au pouvoir. Il n’a pas également oublié d’évoquer les cas de malversations ou cas de scandales observés dans certaines structures étatiques, comme celle l’Agence nationale des transports terrestres (Anatt) qui défraie actuellement la chronique nationale.

Pour rappel, selon la correspondance du ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, les produits saisis dans le cadre de cette opération seront vendus par les commissariats. La vente desdits produits est organisée ainsi qu’il suit : cas des intrants agricoles: seul acheteur, l’Association interprofessionnelle de coton (Aic) rachètera les intrants saisis à 50% du prix homologué ; cas des produits vivriers : ils seront vendus par le commissariat à tout acheteur au prix du marché. Les recettes issues de cette vente précise la même correspondance, seront réparties à raison de 50% pour abonder les fonds de fonctionnement du commissariat ayant réalisé la saisie et 50% pour appuyer les fonds de sécurité alloués aux unités de surveillance du Corridor du Département.

Notons de plus que depuis le démarrage de l’opération, plusieurs centaines de tonnes de vivres en partance pour l’extérieur ont été déjà arraisonnés par les éléments de la police républicaine. Les produits concernés sont, entre autres, le maïs, le sorgho, le haricot, le mil, le soja, le gari. C’est face à la cherté des denrées alimentaires que le gouvernement béninois a décidé donc de freiner la sortie incontrôlée des produits vivriers et autres de son territoire.

 



Antonin HOUNGBADJI
 
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