DISCOURS D’OUVERTURE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ALLIANCE FCBE
PAR LE COORDONNATEUR NATIONAL
COTONOU PALAIS DES CONGRES, LE 03 DECEMBRE 2016
Mesdames et messieurs les membres de la Coordination Nationale ;
Mesdames et messieurs les invités au présent conseil national ;
Honorables députés à l’Assemblée Nationale ;
Militantes et militants de l’Alliance FCBE ;
Mesdames et messieurs.
C’est avec un grand plaisir que je voudrais, au nom de la Coordination Nationale de l’Alliance FCBE, souhaiter à vous tous ici présents, la bienvenue à cette assise de l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent FCBE.
Le second tour de l’élection présidentielle de 2016 a impulsé un tournant dans la vie politique de notre pays. Dès lors, la question qui se pose à nous est celle-ci : comment notre Alliance doit-elle négocier le tournant avec l’alternance intervenue au sommet de l’Etat le 06 avril 2016 ? Le présent Conseil National est convoqué pour approfondir cette préoccupation essentielle dans la vie de notre alliance. C’est pourquoi elle a choisi de débattre du thème suivant : « quelle forme d’organisation de l’Alliance FCBE pour une meilleure contribution au renforcement de la démocratie ? » C’est dire que l’Alliance FCBE n’est pas finie, elle vit et elle vivra encore longtemps.
Militantes et militants de l’Alliance FCBE,
Mesdames et messieurs,
Notre Conseil National se tient dans un contexte international secoué par une crise économique profonde ayant pris la forme d’une crise sociale, politique et morale. On constate, en effet, presque partout dans le monde, le ralentissement de l’activité économique, le chômage des jeunes, le repli identitaire, la montée des extrémismes et du terrorisme. Ça et là, les populations rejettent le conventionnellement admis, surprennent et laissent pantois les analystes les plus fins et adoptent des positions qui prouvent qu’elles sont prêtes à tout expérimenter pour se frayer un chemin vers la résolution de leurs problèmes de développement.
Les faits attestent de cette analyse au quotidien. Mais, certains actes saillants illustrent mieux notre propos. Nous pouvons citer le BREXIT, l’élection aux Etats-Unis, la montée de l’extrême droite en Europe et de l’extrémisme religieux un peu partout dans le monde, notamment en Afrique.
Au plan organisationnel, les partis politiques subissent le contre coup de cette nouvelle situation et connaissent une profonde crise des valeurs. Les peuples ne font plus confiance à ces organisations minées, de plus en plus par la corruption dès qu’elles ont une parcelle de pouvoir. Il se pose alors, au plan international, la question importante de la forme d’organisation la plus adaptée aux aspirations des peuples à la liberté et au progrès. Signalons en passant que le formidable développement des technologies de l’information et de la communication a mis à l’ordre du jour une forme d’organisation d’une redoutable efficacité. L’un des premiers effets visibles à grande échelle de cette organisation a été la manifestation des « indignés » pendant la crise des subprimes, en Europe, aux USA et en Afrique. Les indignés ont fait une critique profonde de l’organisation actuelle de la société et l’ont remise en cause jusque dans ses fondements. Cette mobilisation traduit l’aspiration des peuples à un nouvel ordre mondial plus humain et plus juste.
Au Bénin, le peuple aspirait au changement en 2016. C’est ainsi qu’il s’est jeté dans les bras de ceux qui, utilisant les réseaux sociaux, mettaient en exergue le moindre défaut du pouvoir d’alors, inventaient même le mal partout et, pour finir, adoptèrent les mots d’ordre de Rupture et de Nouveau Départ qui faisaient mieux rêver que celui de la continuité même si le bilan est tout simplement formidable. Il faut dire aussi que nos adversaires ont été aidés dans leur mission de sape par ceux qui, en notre sein, connaissent nos faiblesses et les ont rejoints. Certains de ceux-là se retrouvent d’ailleurs dans le pouvoir de la rupture. On comprend dès lors le caractère sélectif des audits et leur concentration sur des périodes ciblées, un délit d’initié en quelque sorte.
Nous aurons à faire le bilan du parcourt de notre alliance depuis sa refondation les 18 et 19 octobre 2008 car nous devons apprendre à nous regarder nous-mêmes de l’intérieur si nous voulons construire du beau et du solide pour l’avenir. Il ne s’agit pas de rougir du bilan du Dr Boni YAYI. Il est très grand. Il s’agit de replacer ce bilan dans son contexte d’œuvre humaine et d’en examiner les défauts sans complaisance pour en cerner les causes et pouvoir les dépasser. C’est seulement à ce prix que nous pouvons édifier une organisation politique basée sur la conviction et le militantisme au service de notre chère patrie, le Bénin.Le peuple béninois a porté au pouvoir en avril 2016 pour une équipe qui, en quelques mois, a montré son vrai visage. Sa gestion est caractérisée par :
1- L’accaparement de tous les leviers essentiels de l’économie nationale par une minorité d’hommes d’affaires au mépris des lois et textes en vigueur;
2- l’utilisation à grande échelle du partenariat public privé avec la violation flagrante du Code des Marchés publics et l’attribution des marchés à des sociétés privées proches essentiellement du pouvoir ;
3- la remise en cause des libertés publiques et des acquis démocratiques issus de la Conférence Nationale de février 1990 ;
4- l’absence criarde d’une politique sociale en faveur du peuple ;
5- la suppression des acquis sociaux des travailleurs et des mesures prises en faveur de l’autonomisation des femmes et des jeunes.
Voilà quelques aspects de la gestion du pouvoir sous la Rupture. A regarder de près, le peuple béninois s’est laissé duper par le mot d’ordre de rupture et de nouveau départ sans un contenu précis et clair et qui s’est traduit par des suspensions d’agents, des suppressions d’emplois, des destructions de structures administratives, la mise au chômage massif de jeunes le tout dans une opacité totale dénommée normo-communication.
Mais, il faut avoir le courage de reconnaitre que l’arrivée au pouvoir des personnalités indépendantes résulte de l’incapacité des partis politiques à proposer à notre peuple, une vision une vision claire et débarrassée des calculs partisans. N’étant pas rassurés par une classe politique divisée et avide de gain facile, les Béninois se tournent vers des hommes nouveaux, fussent-ils des candidats indépendants et échangent leurs voix pour de l’argent. C’est une faiblesse de notre démocratie.
Militantes et militants,
Chers invités,
Sur la base de l’expérience acquise et en tenant compte du grand nombre de Béninois croient en nous, nous pouvons et devons consolider notre organisation politique. C’est extrêmement important pour la vitalité de notre démocratie. Mais, vous êtes très nombreux à la base encore attachés aux idéaux de notre Alliance. Vous rêvez d’une organisation politique forte. Il ne tient qu’à vous de faire de notre organisation, un instrument de combat pour la réalisation de nos objectifs et de nos aspirations profondes à plus de justice, d’équité, de progrès et de paix. Je sais aussi que malgré les coups que vous recevez, votre détermination et votre foi en un avenir meilleur pour notre pays restent intactes. Armés de cette détermination et de cette foi, je suis je suis convaincu que vous ferez encore de grandes œuvres en vue de l’édification d’une organisation politique bien implantée et forte, capable de jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier politique dans notre pays.
C’est confiant que cet objectif alimentera vos réflexions et que nous parviendrons à des résolutions pertinentes pour des décisions hardies, que je déclare ouvert le présent conseil national FCBE, ce jour samedi 03 décembre 2016.
En avant pour une Alliance FCBE forte !
Vive la démocratie béninoise !
Vive le Bénin !
Je vous remercie !