Patrice Talon, Chef du gouvernement béninois
Le lancement, ce vendredi 16 décembre 2016, du Programme d’actions du gouvernement, ouvre la voie à la mise en œuvre des réformes prévues et promises par le chantre du Nouveau Départ, Patrice Talon. Mais, à la lecture des réformes institutionnelles et politiques dévoilées par ce Programme d’actions du gouvernement, la révision de la Constitution semble être l’impératif pour une concrétisation du rêve de développement et de transformation structurelle de l’attelage institutionnel et politique béninois.
26 ans que le Bénin expérimente sa Constitution issue du consensus politique de la célèbre conférence des Forces Vives de Février 1990. La mise à l’épreuve de cette Constitution par différents présidents et différentes situations, a montré à tous, les nombreuses imperfections dont elle regorge et l’impérieuse nécessité de l’adapter aux réalités actuelles, au regard des leçons tirées et des défis qui s’imposent au Bénin. Le Président Patrice Talon et son gouvernement ont identifié comme premier pilier de leur programme d’actions quinquennal, la Consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. Un vœu difficile à concrétiser en l’état actuel de la loi fondamental. Car, le diagnostic dressé de l’application de cette Constitution révèle que l’exercice du pouvoir exécutif au cours des 26 dernières années a montré que la Constitution du 11 décembre 1990 n’assure pas un équilibre optimum des pouvoirs et contre-pouvoirs. Ce diagnostic pointe aussi du doigt, la surpuissance du Président de la République face aux institutions de contre-pouvoir, ce qui constitue une faiblesse de la vie démocratique. Un constat partagé depuis plus d’une quinzaine d’années par les dirigeants successifs. Qu’il vous souvienne que, sous le Président Mathieu Kérékou, l’initiative de la révision de la Constitution avait été prise mais n’a pas reçu l’assentiment du peuple, d’où son échec. Le Président Boni Yayi a aussi tenté de réviser la Constitution pour, dit-il, l’adapter aux réalités actuelles. Seulement, dans ces deux cas précis, la démarche n’a pas été inclusive et les objectifs de ces révisions n’ont jamais été clairement affichés. Mais, l’approche du Président Patrice Talon est originale et appréciée par plus d’uns. Car, elle pose clairement le diagnostic et dresse les objectifs.
Dès sa prise de fonction, l’actuel président de la République du Bénin n’a pas perdu du temps. Il a annoncé clairement sa volonté de voir cette promesse, celle de la révision constitutionnelle faite au peuple béninois, se concrétiser plus tôt. En effet, le gouvernement du Président Patrice Talon affiche comme objectif dans son programme d’actions 2016-2021 de pérenniser la stabilité démocratique du pays et d’optimiser l’équilibre institutionnel. Ceci passera par une réforme institutionnelle et politique globale, afin de mettre en place des instruments juridiques favorables au développement humain, social et économique. Le gouvernement envisage mettre en place des instruments juridiques ayant vocation à répondre aux défis de l’État de droit tels que la révision de la Constitution du 11 décembre 1990, l’adoption de la loi organique sur l’administration publique, la revitalisation du système partisan et la modernisation du système électoral. D’autres instruments juridiques prévus auront pour objectif de renforcer les institutions de contrepouvoir, dont la Cour Constitutionnelle et la Haute Cour de justice et l’indépendance de la justice. La Cour des comptes sera créée en tant qu’institution constitutionnelle. D’où l’impérieuse nécessité de travailler pour une révision rapide de la loi fondamentale du Bénin, afin de lui permettre d’avoir l’environnement institutionnel nécessaire à la mise en œuvre des autres réformes prévues dans le Programme d’actions du gouvernement.
La mobilisation générale de la classe politique et de toutes les forces vives sera indispensable pour sa concrétisation. Les élus du peuple sont donc appelés à jouer leur partition, nonobstant leurs obédiences et agendas politiques. Il est de coutume que rien que l’invocation de la révision de la Constitution suscite passions et déchainements au sein de la classe politique et même au sein de la population. Car en effet, les différents projets soumis jusqu’ici au peuple béninois sont plutôt opportunistes et muent par l’objectif d’ouvrir la voie à des mandats illimités aux hommes qui sont pouvoir. L’originalité du présent projet de révision Constitutionnelle du président Patrice Talon réside dans le fait que qu’il s’intègre dans un programme quinquennal global de gouvernance et débarrassé de toute opportunisme électoraliste. La plupart des projets antérieurs de révision de la Constitution ayant été mis sur le tapis qu’à la veille des élections présidentielles.
Travailler à réviser au plus tôt la Constitution du 11 décembre 1990 sera synonyme de donner carte blanche à Patrice Talon pour le déploiement sans anicroche de son Programme d’actions gouvernementale. Un programme ambitieux dont la mise en œuvre permettra au Bénin de se révéler au Monde.