Renaud BOSSOU, le deuxième Adjoint au Maire de la Commune de Lalo
Élu communal et deuxième adjoint au maire de la Commune de Lalo, département du Couffo, Renaud Bossou en bon politicien de son époque s'est invité dans le débat relatif au projet de loi portant révision de la constitution en république du Bénin
Un dialogue inclusif, comme leitmotiv de la révision
" La constitition est l'âme de tout un peuple et doit être, à mon sens, l'émanation d'une volonté populaire". Cette breve idée introductive à mon propos revêt un sens symbolique surtout dans le contexte béninois où l'histoire politique nous renseigne sur la capacité d'adaptation dont à fait montre le constituant de 1990.
En effet, après 17 ans de règne d'un système tyrannique érigé en norme au sommet de l'Etat par le général Mathieu KEREKOU ( paix à son âme ), il a fallu un sursaut patriotique des différents corps professionnels constitués avec les événements de 1989 pour aller aux assises nationales baptisées " Conférence nationale des forces vives de la nation ".
Cette occasion de réjouissance populaire aura permis de doter notre pays, le Bénin, d'une constitution basée sur un système démocratique, le multipartisme intégral et le libéralisme économique.
L'histoire est là têtue et nous dicte le sens réel de l'Etat tel que conçu par les pairs fondateurs de la démocratie.
27 ans après, nous revoilà à la croisée des chemins. Notre cher pays est, tout comme en 1990, sous le feu des projecteurs de part le monde entier avec cette résurgence du "projet de révision de la constitution".
Une observance faite des tentatives de révision constitutionnelle nous révèle que celles-ci se sont toutes heurtées á une muraille d'échec ( les exemples de feu Mathieu KEREKOU : 2005-2006 et de Boni Yayi : 2006-2016 sont apparents).
Au frontispice des arguments avancés ça et là par les frondeurs anti révisionnistes, le contexte inapproprié et le soupçon de la recherche d'un troisième mandat.
*Puis apparaît un homme, Patrice Talon, l'actuel chèf d'État qui a clairement exprimé sa ferme volonté de "rénover" notre constitution*. Tous nous avons applaudit pour le peu que celui qui en est le dépositaire a donné les garanties d'un homme désintéressé par le pouvoir. Son seul souci, restaurer un État de droit et de démocratie. Toutes choses mises à rude épreuve durant les dix dernières années.
Mais il existe aussi des griefs portés contre le projet de loi portant révision de la constitution transmis au Parlement le jeudi 15 mars 2017. La crise née de ce projet se matérialise par les tirs croisés entre les pro et anti révisionnistes, de hauts juristes ainsi que de milliers de profanes.
Dans le fond, cette diversité d'appréhension est l'expression de la vitalité démocratique mais aussi marque l'intérêt que chaque citoyen accorde au soubassement de notre pays, c'est à dire, la démocratie.
Mais dans un contexte politique comme celui actuel, soyons tous des citoyens engagés pour l'essor économique de notre pays. Il faudra aussi nous départir de l'euphorie du débat personnifié autour de la personne du président Patrice Talon.
C'est quoi l'urgence pour nous? A cette question, je ne crois pas que la réponse serai de faire échec à la présente réforme constitutionnelle qui, rappelons-le, doit subir des amendements pour être en harmonie avec les aspirations du peuple.
Je reste convaincu, pour ma part, que *l'actuel Constitution doit être rénovée*. Reste maintenant à s'accorder sur la demarche qui doit être inéluctablement inclusive et non sélective de sorte que la dame qui est au marché, le paysan qui est au champ, l'artisan qui se trouve dans son atelier...se sentent concerné par le débat. L'élite urbaine ne doit pas circonscrire le débat dans l'antre des médias et des réseaux sociaux. En ce jour où s'ouvre les travaux au niveau de la commission des lois de l'Assemblée nationale, j'en appelle à une lecture objective des honorables députés ( représentants du peuple souverain ) afin 'd'accoucher d'un texte rassurant qui réinvente l'équilibre des pouvoirs, traces les sillons d'un avenir radieux pour le peuple avec la fin de la mal gouvernance, l'impunité, l'independance de la justice etc.
Je voudrais pour finir, lancer un appel d'apaisement à l'endroit du peuple qui est certes, le seul constituant originel. A l'aune de ce projet de révision de la constitution, aux 10.000.0000 de Béninois, je demande la culture de la patience légendaire qui nous caractérise depuis longtemps, la confiance en nos institutions et l'exclusion des déclarations incendiaires.
Néanmoins, la veille citoyenne doit être maintenue de sorte à ne pas remettre en cause l'ordre républicain établi.
Vive un Etat apaisé pour une révision constitutionnelle consensuelle!
Je vous remercie!
Cotonou, le 28 mars 2017.