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Me Adrien Houngbédji au sujet du dossier Guy Mitokpè à l?hémicycle
"Ce qui a été une mesure d'apaisement a été traduit comme une mesure de rétorsion"
Adrien Houngbédji, président Assemblée nationale du Bénin


Lire ses propos « ?Rappelez-vous dans la nuit du 20 mai 2015. L?ambiance dans cette Assemblée nationale était une ambiance à couper au couteau. On ne pouvait pas se parler d?une travée à l?autre. Mais nous avons réussi en 3 ans à faire de cette Assemblée nationale, l?Assemblée de tous les députés. Tout en respectant nos convictions, tout en respectant les différences d?opinion entre nous, nous en avons fait un lieu où l?on se respecte les uns les autres. Le respect que nous nous vouons les uns aux autres dépendra le respect que l?opinion publique, que le peuple béninois aura pour notre institution. Moi je voudrais vous en féliciter. Quand on nous voit travailler. Quand on nous voit cheminer, on n?a pas l?impression que nous avons de profondes divergences. Je sais qu?au début de la législature, un ou deux collègues de la majorité parlementaires ont essayé de tenir des propos considérés comme agressifs. Vous en êtes témoins. Bien que je fusse de cette majorité, ces collègues ont été rappelés à l?ordre pour ne pas gâcher l?ambiance. Certains sont députés aujourd?hui parce qu?ils le sont devenus comme suppléants et n?ont pas assisté à cette période de notre démarrage des travaux. C?est grâce à cette fermeté et grâce à votre compréhension que nous avons fait de cette Assemblée nationale, un lieu de respect et de convivialité. Je voudrais que nous continuions. Je souhaite que nous continuions. Nous ne gagnons rien à transgresser à ce code de bonne conduite qui a caractérisé notre Assemblée nationale. Les événements du 21 Décembre ont été des événements douloureux. Douloureux pour le président que je suis pourquoi ? Parce que j?ai vu s?effondrer en l?espace de quelques minutes, un travail acharné de 3 ans pour faire de notre Assemblée nationale, une Assemblée digne de respect. J?en parle parce que cet incident a beaucoup affecté. La presse s?en est saisie, les réseaux sociaux et très vite, ce qui a été une mesure d?apaisement a été traduit comme une mesure de rétorsion. Lorsque j?ai rappelé notre collègue à l?ordre à trois reprises, je dis bien à trois reprises, lui demandant de modérer ses propos. La logique de notre règlement intérieur aurait voulu que je sanctionne. C?est ce que dit notre Règlement intérieur. Je voyais la fièvre, la colère monter de l?autre côté et très vite a défilé dans ma tête, la possibilité qu?on s?en prenne les uns aux autres, qu?on s?injurie, qu?il y ait des altercations et qu?on en vienne aux mains. Et sagement, j?ai suspendu la séance. Je n?ai pas sanctionné. J?aurais pu le faire. Je ne l?ai pas fait aussi parce que le collègue auteur de l?incident est un jeune collègue. C?est sa première législature. Et je sais que la veille de l?incident, il m?a envoyé un message m?annonçant qu?il allait créer un problème. Le jour de l?incident, il est passé me voir, me disant qu?il allait créer un problème. Je l?ai exhorté à la modération. Je n?ai pas réussi et ce qui devait arriver est arrivé. Je souhaite de tout mon c?ur, plus pareil incident ne se produise plus. J?étais en Europe, lorsque j?ai appris cette assignation qui a été délaissée contre le Président de l?Assemblée nationale par un quidam accompagné de quatre avocats. Ils demandent à attraire le Président de l?Assemblée nationale devant le tribunal pour motif qu?il aurait fait obstacle à l?exécution d?une décision de la cour constitutionnelle. Mais vous savez que nous sommes dans un pays avec un peuple ou tout le monde ne comprend pas toujours et cela a été compris comme une condamnation du président de l?Assemblée nationale à payer une astreinte de 100 millions FCFA par jour. je voudrais vous montrer que les dérives qui partent de l?Assemblée nationale ont des répercussions énormes sur l?ensemble de l?institution. Ce n?est pas de ma personne qu?il s?agit. Il s?agit de l?institution Assemblée nationale du Bénin. Je souhaite très sincèrement à l?orée de cette année 2018 que la minorité et la majorité parlementaire prennent conscience de ce que cette image dont a parlé le 1er Vice-président a parlé toute à l?heure ne peut être sauvegardée que si les uns et les autres y mettent les leurs. Ce n?est pas un problème de personne? »


 
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