Sébastien Ajavon, président du parti Union social libéral a été condamné à 20 ans de prison par la Cour de répression des infractions criminelles, siégeant à Porto-Novo ce jeudi 18 Octobre. Un verdict prononcé après que les avocats de l’intéressé aient déserté la salle d’audience parce que récusé par le juge. La Cour a aussitôt émis un mandat d’arrêt international contre le désormais fugitif Sébastien Ajavon.

20 ans de prison ferme, 5 millions Francs CFA d’amende et un mandat d’arrêt international délivré à son encontre. La stratégie de la chaise vide choisie par l’homme d’affaires Sébastien Ajavon s’est certainement retournée contre lui, à l’issue du procès bis de l’affaire des 18 kilogrammes de Cocaïne pure retrouvées dans l’un des conteneurs de ses sociétés au Port de Cotonou en octobre 2016. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme le condamne sans appel, à 20 ans de prison ferme et à 058 millions Francs CFA d’amende. Le juge en charge du dossier est resté ferme sur sa position de départ. Celui de n’avoir pour seul interlocuteur que les prévenus, dont le principal reste la personne de Sébastien Ajavon. Le collège d’avocats, toutes nationalités et spécialités confondues, dépêché par Sébastien Ajavon a voulu à l’ouverture du procès, justifier l’absence du principal accusé de l’affaire des 18 kilogrammes de cocaïne pure. Pour eux, il est de l’ordre normal des choses qu’un prévenu ou accusé puisse se faire représenter par son avocat ou ses conseils, et qu’en l’espèce, le juge ne peut en aucun cas contester ce droit à leur client, pas plus qu’il ne doit refuser de leur donner la parole pour le défendre. Les deux parties sont restées camper dans leurs positions. D’une part, le juge qui argumente que c’est la première fois que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme connaît du dossier de l’affaire des 18 kilogrammes de cocaïne pure. Et, qu’en l’espèce, il est de son droit de voir devant elle, les prévenus afin de les inculper officiellement des charges retenues à leur encontre. Mais les avocats de la défense successivement ont arraché la parole pour essayer d’amener le juge à leur permettre de défendre Sébastien Ajavon qui n’a pas eu l’amabilité de se présenter devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme Criet. Les différentes suspensions intervenues entre les débats, n’ont pu rien changer. Les avocats, plutôt que de faire venir leur client Sébastien Ajavon devant la Cour, ont préféré eux-aussi laisser le tribunal continuer la suite du procès en l’absence de l’accusé. Après plusieurs heures, le verdict est tombé. Sébastien Ajavon est condamné à 20 ans de prison ferme assortie de 5 millions Francs CFA d’amende. Un mandat d’arrêt international a aussi été délivré dans la soirée de ce jeudi 18 octobre 2018 à son encontre, et l’individu est donc activement recherché par la Police. En réaction à la sentence prononcée par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, les avocats de Sébastien Ajavon sont montés au créneau en animant une conférence de presse. Lors de cette messe de vaincus face à la presse, les conseils de Sébastien Ajavon se sont montrés très amers vis-à-vis de la Criet. Ils ont déploré le fait de n’avoir pas défendre leur candidat comme il se doit devant cette cour. Ils promettent donc ne pas accepter le verdict et annoncent qu’ils feront usage du pourvoir en cassation que leur offre les textes en vigueur. De quoi peut-être relancer cette affaire dans les semaines à venir.

Edith GAGLOZOUN