Près de trois ans après l’adoption de la loi N° 2021-12 du 20 décembre 2021, qui modifie et complète la loi N° 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et reproductive, des organisations appellent à un dialogue inclusif sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). À travers la campagne Doxami, elles entendent contribuer à l’éradication des avortements clandestins. Cette déclaration a été faite, lundi 23 septembre 2024, à Cotonou.
Les avortements clandestins représentent environ 15 % des décès maternels au Bénin, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS, 2018). Plusieurs organisations se mobilisent pour atteindre l’objectif de zéro décès maternel lié à ce fléau, grâce à la campagne Doxami, qui prône un dialogue inclusif autour du nouveau cadre juridique. En effet, en l’absence d’écoute et par crainte de la stigmatisation, de nombreuses femmes et jeunes filles recourent à des pratiques dangereuses d’Ivg, devenant ainsi de nouvelles statistiques tragiques. « Il y a trois ans, le Bénin a franchi un cap important vers la réduction des décès maternels évitables et l’amélioration de l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive sûrs et inclusifs. C’est l’occasion pour nous de saluer une fois encore la volonté politique affichée contre le fléau des avortements clandestins », a déclaré Nafissate Hounkpatin, présidente de l’ONG Iléwa.
La prochaine étape cruciale est la sensibilisation. Le consortium à l’origine de la campagne Doxami et dont fait partie le Réseau des Journalistes spécialisés en Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive (RJ-DSSR), s’engage à éliminer les causes profondes de l’avortement clandestin. Ils souhaitent informer les jeunes et les communautés sur la loi N° 2021-12 du 20 décembre 2021. Parmi les activités prévues pour célébrer la JIAS figurent une journée récréative, un ciné-débat, un flash mob thématique et un dîner de gala. Selon les organisateurs, ces événements représentent des occasions de dialogue avec les jeunes et l’ensemble des acteurs engagés sur les droits en santé sexuelle et reproductive, dans l’objectif de parvenir à un Bénin sans avortement clandestin et sans stigmatisation de l’IVG sécurisée. « Nous veillerons à ce que, jusqu’au dernier kilomètre, les communautés soient informées sur la santé sexuelle et reproductive. Nous agissons dans le but de réduire les décès maternels évitables », a souligné Dr Raphaël Totongnon, membre du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens du Bénin (CNGOB).
Ibourahim Abdou Gibril