Kemi Seba faisant sa déclaration à la presse béninoise
Après son expulsion par les autorités ivoiriennes, l'activiste franco-béninois, Kemi Seba, une fois de retour au bercail, a animé une conférence de presse hier, jeudi 28 mars 2019 à l'hôtel du Lac à Cotonou. Objectif : faire un résumé des faits et inviter par la même occasion ses frères et soeurs africains à maintenir le moral haut dans leur lutte acharnée contre le franc Cfa et la Françafrique.
Aux dires de l'activiste Kémi Seba, il était prévu une tournée en Côte d'Ivoire comme son Ong Agence panafricanisme le fait chaque mois dans tous les pays africains et parfois dans la diaspora. Une tournée qui s'appuie sur deux leviers à savoir une démarche d'aide et d'actions sociales vis-à-vis des populations précarisées et la sensibilisation sur la question relative à la souveraineté des pays africains. Toute chose qui l'a donc conduit en Côte d'Ivoire le samedi 24 mars dernier où il a été reçu avec grand amour et fraternité par Alpha Blondy. Toujours selon lui, il était prévu une série de rencontre avec les leaders de la société civile avec des responsables estudiantins africains. Lesquelles rencontres qui ont été effectuées. C'est ainsi que le mardi 26 mars, il a appris que des membres de l'ong Agence panafricaine qui devraient partir à une réunion, a été arrêtée parmi eux, Eric Dioutin, un proche collaborateur à lui et que les policiers ivoiriens croyaient que c'était lui, Kemi Seba. C'est au poste de police que Eric Diouti a appris qu'il avait un problème avec son passeport qui ne correspond pas à Kémi Seba. Et lorsqu'ils ont su qu'il faisait une émission sur sa page facebook, qu'ils ont compris Eric Diouti n'était pas Kéni Seba, a-t-il indiqué. Ne fuyant jamais ses responsabilités, il s'est rendu à la Dst. Là, il lui a été notifié qu'il est mis aux arrêts et n'a même pas droit donc à un avocat. Il a été ensuite interrogé sur les motifs de sa visite en Côte d'Ivoire pour comprendre le fonctionnement de son Ong. Un motif qui consistait à organiser une mobilisation pacifique contre le colonialisme comme cela se faisait dans tous dans tous les pays. A l'issue de son interrogatoire, il lui a été notifié qu'il constituait un danger pour la jeunesse ivoirienne et par conséquent, il doit être expulsé vers son pays natal, le Bénin. Ce qui a été fait.
Contre toute attente à l'aéroport international de Cotonou, Kémi Seba a souligné qu'il a été amené à la Direction des renseignements du territoire (Drt) à la demande de l'Interpol suite son expulsion de la Côte d'Ivoire. Il a été, dit-il, placé en détention où il a subi le même interrogatoire qu'en Côte d'Ivoire. Le lendemain, il a été reçu par le ministre de l'intérieur Saca Lafia qui lui aurait notifié que ses mobilisations dérangent les partenaires économiques et financiers. Après ses échanges, il a été relaxé et désormais libre de ses mouvements. Au total, Kemi Seba a déploré les menaces et les intimidations de la part des dirigeants africains. Il a pour sa part, invité ses militants à continuer le combat pour la souveraineté des Etats africains.
Wendy J. KEDOTE