Le présidium lors du point de presse de la Mission d'observation de l'Union Afri
Au lendemain des élections législatives du 28 avril dernier, la Mission d'observation électorale de l'Union (Moeua) a donné un point de presse le mardi 31 avril dernier à Golden Tulip hôtel le Diplomate à Cotonou. Il a été question pour elle de se prononcer sur l'organisation pratique du scrutin mais aussi et surtout de formuler des recommandations en vue des élections inclusives à l'avenir.
A en croire le Chef de la mission, le parlementaire ivoirien et de l'Union Africaine, Koné Aboubacar, les élections législatives du 28 avril 2019 en République du Bénin, bien que prévus par le cadre juridique et le calendrier électoral, se sont déroulées dans un contexte marqué par une rupture de consensus au sein de la classe politique. Résultant d'une volonté d'enclencher des reformes structurelles certes nécessaires pour la stabilisation du système partisan, a-t-il poursuivi, cette rupture du consensus a mis en mal le caractère ouvert, inclusif et compétitif qui a traditionnellement caractérisé les processus électoraux antérieurs au Bénin. « La Moeua a constaté l'apathie du peuple béninois et qui s'est traduite par l'absence d'effervescence électorale au cours de la campagne et le manque d'engouement observé dans les centres de vote couverts par les équipes de la Mission le jour du scrutin », a-t-il indiqué. Par ailleurs, l'He Koné Aboubacar a indiqué que la Moeua a déploré les pertes en vies humaines et les cas de violences survenus dans les départements du Borgou, des Collines et du Zou qui ont été portés à son attention. A cet effet, la Moeua a appelé toutes les parties prenants au processus électoral et tous les acteurs politiques à la retenue et à prioriser le dialogue inclusif dans l'intérêt supérieur de la Nation béninoise.
Face à tous ces constats, la Moeua a formulé des recommandations à l'attention de diverses parties prenantes du processus électoral en vue de l'apaisement du contexte général et de l'amélioration des scrutins à venir. Elle a demandé au Gouvernement de privilégier l'approche inclusive et consensuelle dans la mise en application des réformes législatives et électorales et de renouer également le dialogue avec l'opposition politique pour l'apaisement de l'environnement politique, gage de l'organisation d'élections inclusives. A l'endroit des autorités électorales, elle leur a souhaité de mettre en place des cadres de concertation avec les parties prenantes afin de dissiper les doutes et de promouvoir un climat de confiance ; de renforcer les capacités des agents électoraux à travers une formation adéquate administrée à temps pour une meilleure appropriation des procédures et afin d'harmoniser l'application des procédures lors des prochaines échéances électorales. Quant aux formations politiques, la Moeua les exhorte d'oeuvrer à la consolidation de la paix à travers le maintien du dialogue politique et la recherche constante du consensus et réitère l'adoption d'un code de bonne conduite encadrant leurs différentes activités, en particulier en période électorale, afin de promouvoir une compétition politique saine. S'agissant de la Société civile, la Moeua l'encourage à poursuivre ses efforts de plaidoyer auprès du Gouvernement et des forces politiques nationales afin de préserver et de consolider la culture du consensus et de maintenir son élan de mutualisation des forces et ressources pour davantage de synergie d'actions dans le domaine des élections et de la gouvernance démocratique. Signalons que la Moeua est au Bénin depuis le 20 avril 2019 et y séjournera jusqu'au 04 mai 2019.
Wendy J. KEDOTE