L'opposition pourra manifester dans les rues dans les tout prochains jours. C'est l'ancien premier vice-président de l'Assemblée nationale, Eric Houndété qui l'a annoncé ce mardi sur Deutsche Weller (Dw). Et ce, suite au message du Président Patrice Talon de ce lundi 20 mai après les évènements des 28 avril, 1er et 2 mai dernier dans le cadre des législatives 2019. Lire l'intégralité de son intervention sur la radio DW transcrite par les confrères de Banouto.
« D'abord, je sais que cette allocution a été reportée plusieurs fois. A la descente, c'est comme s'il n'avait rien dit parce que je crois qu'il a pensé qu'il ne connait pas les gens à qui il parlait. Du moins, désormais, il a divisé le pays en deux. Il y a le peuple des 4% qui ont voté avec lui le 28 avril, et les autres. Il était dans le déni total de la réalité.
Monsieur Patrice Talon n'a pas voulu écouter les Béninois. Du moins, il n'a pas voulu écouter les 90% de Béninois qui ont voulu lui dire Non ou qui lui ont dit Non.
Vous refusez donc la main tendue que semble donner le Président Patrice Talon en parlant d'échange direct avec la classe politique qu'il souhaiterait mener ?
Non ! Mais enfin ! C'est du bluff tout ça. Mais qui ne connait pas Patrice Talon ?
Vous étiez vice-président de l'Assemblée nationale 7ème législature qui vient de terminer son mandat, le Président a appelé le nouveau parlement a voté des lois qui renforcent la démocratie et qui contrôlent les actions du gouvernement. Est-ce que d'expériences c'est quelque chose qui est possible vu la configuration actuelle ?
Premièrement, il n'y a pas eu une nouvelle assemblée parce que ce qui est là et qu'on appelle assemblée est illégitime et illégale. Ensuite, les gens dont on parle, qui sont installés dans ces conditions, qui ont les mains liées.
Comment voulez-vous qu'une Assemblée anti-démocratique issue d'un coup de force, comment voulez-vous qu'une assemblée comme celle-là puisse après avoir violée toutes les lois démocratiques que le pays s'est donné puisse opérer un renforcement de la démocratie ? Enfin ! C'est impossible. Il n'y a rien à y attendre.
Quelles sont les moyens dont dispose l'opposition politique béninoise pour se faire entendre ? Qu'est-ce qui vous reste à faire aujourd'hui ?
Tant qu'il n'y a pas une Assemblée nationale pour le peuple, nous considérons qu'il n'y a n'en point. Le peuple continuera à se battre. Nous continuerons avec lui à se battre pour récupérer l'Assemblée nationale.
Vous voulez dire qu'il y aura des manifestations dans les rues ?
C'est le minimum pour un citoyen. Il s'agit simplement de manifester conformément aux lois de la République, et nous le ferons. Nous avons toujours dialogué dans ce pays, c'est une tradition de dialoguer, mais les choses que racontent le Président ne marchent pas.
Source: DW
Transcription: Banouto
A.H.